Quelle claque ! On a beau se dire qu’on connaît David Sala et qu’on l’aime, chaque nouvel album est une merveille et une vague d’émotion qui vous emporte plus loin, plus fort. C’est encore le cas avec cette illustration du conte de Madame Le Prince de Beaumont qui nous embarque dans le monde cruel de la malédiction et des hommes au cœur noir. Le texte d’abord fort, beau, sans concession, qu’on retrouve avec toujours le même plaisir et puis toujours des surprises au détour d’un passage, d’une page qui en fonction de l’humeur du jour va vous surprendre et attirer votre attention plus particulièrement.

Les illustrations ! Comment dire l’émotion. On dit souvent que les illustrations de David Sala font penser au peintre Gustave Klimt, l’une des stars du courant Art Nouveau du début de XXème siècle. Ce travail est peut-être celui qui nous en rapproche le plus est absolument saisissant, les filles de l’homme qui va rencontrer la bête donnent le ton dès les premières illustrations de l’album, la suite nous ballade de tableaux en tableaux aux atmosphères changeantes, mouvantes comme celle de l’histoire. Des bleus profonds, des violets  impressionnants, des corps fluides rappelés dans les différents tableaux par des formes mouvantes qui donnent vie et  magie à l’histoire. Le doré bien évidemment revient de façon ponctuelle et cette double page à la fin où la bête se meurt est impressionnante de beauté et de sensualité tout comme la dernière illustration montre à la fois le retour à la vie et la cruauté de la punition pour les sœurs avides de la  Belle.

Cet album est magique et somptueux,  David Sala  est impressionnant de maîtrise et d’émotion, il sait nous emporter dans son univers loin, très loin et nous faire savourer comme jamais peut-être la magie de cette histoire. Absolument indispensable !

A retrouver également le Coffre enchanté , Folles Saisons, Féroce,  Le Bonheur prisonnier, La Colère de Banshee