Adapté du premier tome de la série de romans La Cité des ténèbres (éditée en France par Pocket) de Cassandra Clare, The Mortal Instruments a pour héroïne Clary, ado new-yorkaise sans histoire jusqu’au jour où elle assiste à une exécution dans une boîte de nuit. Elle seule a remarqué la scène, et pour cause : les personnes impliquées sont des Chasseurs d’Ombres, invisibles du commun des mortels, œuvrant en secret pour éradiquer les démons et autres sagouins surnaturels. Sans le savoir, Carly est l’un de ces combattants du Bien, elle va découvrir un New-York insoupçonné infesté de créatures…

La série de bouquins est à ranger dans la catégorie « young adult », et le film, récit initiatique, s’adresse au public adolescent. On y aborde pêle-mêle les sujets de l’accomplissement personnel, de l’affirmation de soi, on y traite des hésitations et déceptions amoureuses, un peu de la question de l’orientation sexuelle… le tout emballé dans un univers fantastique, ce qui, bien sûr, n’est pas une mauvaise chose en soi. Ce qui pose problème ici est le traitement dudit univers, une dimension parallèle manichéenne, fatras invraisemblable où se croisent vampires, loups-garous, démons, sorcières… le tout dans des décors et des costumes tirés d’un manuel du parfait petit gothique (jetez un œil aux vidéos et à la galerie d’images ci-dessous, cela vous donnera une idée du bal costumé). Les fameux Chasseurs d’Ombres trimballent leurs futals en cuir et leurs bottes New Rock aux quatre coins de la Grosse Pomme, avec une prédilection pour les nightclubs branchouilles. Il est impossible de prendre au sérieux l’histoire, racontée par-dessus le marché au moyen d’un scénario où les plages de dialogues explicatifs sont ponctuées toutes les dix minutes par des séquences de baston. Une enfilade de scènes au rythme métronomique qui s’allonge, s’allonge… jusqu’à atteindre la durée délirante de 2h10 ! Eh oui, attendez-vous, une fois calé dans le siège, à prendre votre mal en patience. J’ai failli perdre mon calme deux fois : la première quand Jace, le prince charmant de service, nous en apprend une bien bonne sur Jean-Sébastien Bach (on savait déjà Abraham Lincoln chasseur de vampires, à quand Mozart ou Charles de Gaulle en killers de loups-garous ?), la seconde lors d’une parenthèse sentimentale à la mise en scène digne d’un décor de boule à neige : des fleurs multicolores s’épanouissent alors que s’embrassent les jeunes héros tourtereaux, sur l’air gnangnan de Heart by Heart de Demi Lovato, une chanson et une interprète pas gothiques pour deux sous…

Ne les ayant pas lus, je me garderai bien de juger de la qualité littéraire des livres de Cassandra Clare. Sachons toutefois que la série de romans en est à son quatrième volume, et que le deuxième film, City of Ashes, est d’ores et déjà dans les tuyaux…

Film sorti le 16 octobre 2013.