Voici venu le nouveau roman de Marc Falvo, cette fois-ci, aux Editions Faute de Frappe. Après Rafale et les deux derniers opus de Stan Kurtz chroniqués sur ce site, tournons-nous vers ce Noir

Certes, cela n’a strictement aucun rapport, mais en prenant en main Noir avec sa couverture digne d’un seigneur Sith, il est aisé de supposer qu’un lecteur possédant également le roman L’outre-blanc écrit par Oksana & Gil Prou pourrait équilibrer sa bibliothèque en black and white… Fin de la parenthèse.

Concernant le Noir de Marc Falvo, cet auteur a habitué ses fans à des romans-polars, à des récits punchy où, dès les premières pages, le lecteur se trouve embarqué dans une aventure aux multiples rebondissements sur fond de délinquance et de bad boys.

Curieusement, dans Noir, il n’en est rien, du moins, pas au début. En effet, dans la première partie du roman, le lecteur suit deux protagonistes, apparemment sans aucun lien. Le premier sort de prison tandis que le second roule en voiture. Ensuite, le premier rencontre ses amis, le second roule puis s’arrête dans un môtel, etc. Certes, cela permet de placer les deux personnages, de survoler leur existence, une partie de leur psychologie, voire de semer des questions dans l’esprit du lecteur, mais rien de singulier…

Ensuite, le lecteur passe sans transition dans la seconde partie du roman. Enfin, le lien entre les deux quidams devient évident. La psychologie et les backgrounds se détaillent, se complexifient, se positionnent. Les échanges se corsent, la relation se montre sous son jour le plus noir. Par petites touches, d’autres événements paraissaient également à la périphérie de l’histoire qui s’écrit entre les deux protagonistes.

Alors arrive la troisième partie de roman où tout bascule. Les éléments à peine esquissés prennent toute leur importance, la situation échappe à tout contrôle, le lecteur suit, haletant, la suite de l’aventure, jusqu’à la fin, plutôt imprévue…

Après lecture, Noir apparait comme un essai de son auteur Marc Falvo. Comme si ce dernier partait arpenter de nouvelles voies d’écritures s’éloignant de ses dernières publications. Certes, son travail sur la psychologie des personnages, son grand talent, demeure intact. Cependant, le lecteur habitué s’en trouve un peu chamboulé par manque de repères.

Autre élément déstabilisant, par choix de l’auteur, aucun dialogue ne comporte de tiret cadratin, ni de tiret tout court, d’ailleurs. De fait, les phrases prononcées par les protagonistes ne se distinguent en rien des autres phrases du texte. Alors, oui, cela reste lisible, mais oblige à une lecture plus attentive. Un plus, me direz-vous !

Pour conclure sans dévoiler les dessous de l’histoire ni sa conclusion, Noir est un roman dont la seconde partie est sombre comme le titre l’indique clairement. En dehors de la disparition des tirets, l’aventure se laisse lire sans problème, le talent de conteur de Marc Falvo agit comme à son habitude. Cependant, nous sommes loin des polars habituels et le « fond d’anticipation » promis à la fin du quatrième de couverture reste léger. Ce qui est probablement souhaité.

Bref, un nouveau Marc Falvo à découvrir à la manière d’un nouvel horizon différent du précédent. Bonne lecture à toutes et à tous.