Si vous êtes des lecteurs fidèles du site Khimaira, vous connaissez déjà l’auteur français Marc Falvo spécialisé dans les romans noirs. Dans le cas contraire, vous pouvez aller parcourir les chroniques sur Nouvelle Donne, Mister Iceberg, ou sur sa page Amazon.

Ceci étant fait, tournons-nous un instant vers le nouveau roman dudit Marc. Cette fois-ci, c’est aux Éditions Lajouanie que Marc Falvo nous propose Rafale.

L’auteur français nous a déjà habitués à l’écriture de romans policiers dans le style « noir ». Aussi, Rafale ne surprend pas, enfin, presque. En effet, le style est particulier puisque le narrateur semble parler au héros de l’aventure à grand renfort de « tu ». Un peu comme si le lecteur s’entretenait directement avec le personnage au travers la page. Une rédaction à la seconde personne qui donne une ambiance colorée au texte.

Dans Rafale, nous suivons le quotidien d’un homme de main aux services d’un mafieux de la pègre détenteur d’un cercle de jeu clandestin. Gabriel Sacco, ledit gorille, suit les ordres à la lettre, agit sans se poser de question, utilise ses poings plutôt que ses neurones. Bref, le larbin idéal pour son patron peu scrupuleux.

Jusqu’au jour où Gabriel Sacco voit sa fille à la télévision en tant que petite amie d’un joueur invétéré récemment disparu. Un simple événement dans une vie de servitude entre bouteille d’alcool et médicaments pour son mal de dos ; pourtant, un élément déclencheur qui va conduire le larbin parfait à franchir la limite, à quitter sa routine au profit d’une enquête en freelance.

Cependant, entre mafieux, journalistes, ancienne femme, et sa fille dont il était sans nouvelle depuis des années, Gabriel Sacco va naviguer à la manière d’un bouchon malmené par les vagues. Parfois, il avancera dans son enquête, d’autres fois pas du tout. Mais, obstiné et bagarreur, il ira au bout de la route sans ralentir malgré les obstacles. Quant à la vérité…

Vous l’aurez compris, le personnage principal de Rafale est un anti-héros par excellence. Tout à la fois attendrissant et insupportable, tourmenté, violent, voire même, décevant par moment, Gabriel Sacco est le guide parfait de ces lieux hors-la-loi où la mafia règne en maîtresse sombre. Un voyage dans les bas-fonds au travers des états d’âme d’un homme de main secouant ses chaînes à la manière d’un fauve trop longtemps conservé en captivité. Une enquête difficile, sans doute, mais un grand moment dans le plus style du polar noir. Le tout jalonné d’extraits musicaux qui ajoutent encore à l’ambiance du roman.

À lire pour passer un très bon moment en compagnie de ce personnage imaginé par Marc Falvo dans un univers si réel qu’il en devient sublime.