Séra se croit enfin libérée des horreurs du passé, quand ses ennemis lancent à sa poursuite un nouvel agent de Diotech dont la jeune fille se sent cruellement proche… Dans le même temps, Zen est atteint d’une mystérieuse maladie qui ronge peu à peu son organisme. Afin de le sauver, Séra se rend dans le futur à la poursuite d’indices profondément enfouis dans sa mémoire…

*attention: spoilers!*

Dans ce second tome, l’ambiance est beaucoup plus sombre malgré un début qui nous laisse espérer un peu pour l’avenir de Séra et Zen. Mais le calme est de courte durée…

On retrouve les deux amoureux en 1609, à l’époque où ils voulaient fuir. Recueillis par un couple de fermiers, ils vaquent aux occupations de l’époque et vivent une vie plutôt tranquille jusqu’au jour où Zen tombe gravement malade. Séra est envoyée au marché pour vendre des pommes et Zen l’accompagne pour prendre l’air, mais la jeune fille se fait remarquer par les villageois alors qu’elle soulève à bras le corps une charrette. Traitée de sorcière, elle est amenée au bûcher avant de se retrouver… en 2032!

En cherchant un antidote qui pourrait sauver Zen, Séra va en apprendre un peu plus sur son passé. Diotech envoie à ses trousses un nouvel agent, Kaelen, qui s’avère être exactement comme elle: créer de toute pièce, avec une séquence ADN encore plus parfaite. Des souvenirs implantés par le Docteur Maxxer sont enfouis dans la mémoire de Séra et Kaelen est là pour pousser la jeune femme à les déclencher, car Alixter aussi a besoin de l’antidote… D’abord forcée par Kaelen, Séra comprend peu à peu que ce puzzle peut également sauver la vie de Zen.

Le travail sur le personnage de Kaelen est très intéressant, notamment grâce à son évolution en dents de scie. On appréhende toujours ses réactions et son changement de comportement qui pourrait affecter la mission de Séra. Mais l’auteur réussit à créer une réelle empathie pour ce personnage ambivalent; ainsi, l’antagoniste principal reste toujours Diotech même si on nous fait croire le contraire. En trompant ainsi les lecteurs, Brody ajoute à son intrigue un fort ancrage des comportements humains dans la réalité.

Malgré un ton triste et sombre et une ambiance assez glauque, ce second tome est brillant! De la young adult vraiment travaillée (qui tend d’ailleurs vers le roman adulte tout simplement…). L’auteur utilise toujours des phrases très courtes et incisives avec des dialogues jamais inutiles ce qui renforce la tension. L’univers SF créé est aussi très cohérent avec lui-même malgré les nombreux aller-retour dans le temps. Il est difficile de lâcher le roman tant les rebondissements sont dynamiques et surprenants! Le personnage de Séra est toujours aussi attachant: une véritable héroïne pleine de contradictions, de doutes, mais aussi forte, volontaire et réfléchie!

Dans ce contexte de manipulation génétique, l’auteur arrive également à glisser une belle « romance », plus réaliste que dans les young adult traditionnels. D’ailleurs, la conclusion de ce second tome est très triste. On se demande par contre, comment l’auteur compte enchaîner sur son dernier tome, car l’intrigue pourrait se finir ainsi.

La troisième et dernier tome de la saga sortira mi-octobre, toujours aux éditions Au Diable Vauvert.

À suivre…