Roman graphique à paraître aux Editions du Riez.

Quatrième de couverture:

 "A la veille de l’hiver 2004, William Drum, ex-inspecteur de la police criminelle de Chicago, est exilé par ses superieurs à Retrocity.
Cité déchue, fermée sur elle-même, que l’on tente de faire disparaitre des consciences depuis plus d’un demi-siècle.

A l’aide d’une machine à écrire trouvée dans son appartement, William se lance dans la rédaction de son journal de bord, et s’enfonce dans la ville.

Une ville hors du temps, que les citoyens ont depuis longtemps désertée.
Une ville où la mécanique remplace les organes humains.
Une ville malade et rongée par un étrange virus.

Une ville de laquelle on ne revient pas."

Extrait du journal de William Drum (Non daté)

" Six nuits de pluie, sans discontinuer. Ça s’est calmé… Les brumes épaisses engloutissent désormais la ville. Je vois les cimes des immeubles perçant le jardin de fumée, des monolithes de pierre et de métal sans reflet. Ils s’étalent à perte de vue, des tours noires autonomes perdues dans la brume. Au dessous, la fange, la ville… Retrocity.
Cela fait maintenant un bout de temps que j’arpente les rues noires. Les semaines sont devenues des mois. À l’origine mon séjour ne devait pas se prolonger, mais la ville m’a happée. J’ai crié au scandale, au piège, persuadé que mes supérieurs m’avaient envoyé ici dans le seul but de me faire disparaître. Puis j’ai compris, à force de recueillir les témoignages et les anecdotes… une fois dans les murs, l’extérieur vous oublie, irrémédiablement. Retrocity est hors du monde, y entrer c’est mourir.

Malgré tout je suis bien là. Obsédé par le bruit de la machine, des touches et des lettres qui cognent le papier. Tentative de sauvegarde par l’écrit… c’est drôle. J’ai toujours bâclé mes rapports. Mais là c’est différent. C’est triste mais je crois qu’il arrive un moment où l’on voit le bout, où il faut faire le point. J’en causerai bien au voisin mais il vient de fusionner avec le lustre de son salon. Il ne reste que moi ici. Moi et la machine.
« Et tache de comprendre à quoi ça rime tout ça !!! »… voilà ce que m’a sorti le boss juste avant de me lâcher ici. Aujourd’hui je peux le dire: ça rime avec « que dale » et ça sonne comme de la merde !

Je suis simplement coincé ici. Coincé.

J’ai beau y réfléchir je ne vois pas ce que j’ai bien pu foutre dans ma putain de vie pour mériter ça. Pour finir dans un appartement trop grand, encastré dans un immeuble trop vide… dans un quartier désert d’une ville à l’agonie. À cogner mes angoisses sur les touches d’une machine qui semble me sourire quand j’écris un gros mot… MERDE.

Ah oui elle est belle cette ville ! Elle est superbe même. À peine le temps d’en apprécier la beauté monstrueuse que déjà elle vous bouffe. Et désormais je fais comme les autres, je ne l’aime plus… je la hante… "

L’auteur:

Bastien Lecouffe-Deharme, alias «B.», est illustrateur, photographe et noveliste.

Son univers de prédilection est la Science-Fiction couplée à des éléments de romans noirs.

Il a réalisé les illustrations de couvertures de plusieurs romans publiés aux éditions Gallimard, Fleuve Noir, Pocket et beaucoup d’autres. Pour des auteurs tels que Chuck Palahniuk, Franck Herbert, Mélanie Fazi, en passant par Robin Hobb et H.P.Lovecraft.

Aujourd’hui il se consacre à la réalisation de son cycle de romans-graphiques: «Memories of Retrocity».
Le premier de cette serie, "Le journal de William Drum", est un beau-livre, hybride, entre textes et images, mettant en scène l’univers qu’il développe depuis ces six dernières années.

Au delà du livre…

Retrocity est un univers complet, un projet sur lequel divers artistes sont ammenés à participer, au travers de divers mediums:

Une bande-son, réalisée sur mesure par l’équipe sonore issue du label Ambivalence recordz : Don Quishoote (aka Seal Phüric), Neptunian8, Subskan, et leurs contributeurs musicaux.

(acteur incarnant la voix de William Drum : Jean-Paul Dermont)

Le site: www.retroprocessus.com/

La vidéo: vimeo.com/20719973