Suite de la série des livres composant la septième version des célébrissimes règles du jeu de rôles l’Appel de Cthulhu, publié par les Éditions Sans-Détour. Le Manuel du Gardien est un pavé de plus de quatre cent soixante pages à destination, son titre l’indique clairement, des Gardien des Arcanes désireux de faire frémir leurs joueurs.

Les lecteurs fidèles de Khimaira ont déjà eu un aperçu des nouveautés apportées par cette septième édition de l’Appel de Cthulhu en lisant l’article consacré au Manuel de l’investigateur. Il n’est donc pas utile de revenir sur celles-ci.

Plongeons-nous plutôt dans les pages du Manuel du Gardien.

Première constatation, les photos d’époques parsèment et illustrent les explications fournies. Ainsi que dans Le Manuel de l’investigateur, un carnet de seize pages en couleurs attendent le lecteur vers le milieu de l’ouvrage. De quoi faire quelques cauchemars, surtout à la double page 254-255. Terrible!

La lecture débute par un avant-propos de Sandy Petersen ponctué de quelques dédicaces et remerciements. Bien sûr, quelques pages sont ensuite consacrées au jeu de rôles en particulier afin de l’expliquer aux heureux néophytes découvrant l’Appel de Cthulhu pour la première fois.

Le chapitre 2, «H.P. Lovecraft et le Mythe de Cthulhu», s’attarde sur la vie du Maître de Providence en relatant rapidement les différents auteurs ayant contribués au développement et à la notoriété des récits de Lovecraft. De quoi en apprendre beaucoup sur l’histoire.

Passage inévitable dans un ouvrage dédié au meneur de jeu, le chapitre 3 est consacré à la «Création des investigateurs». Toutes les opérations nécessaires à la détermination des rôles à incarner sont disponibles. Avec suffisamment d’exemples concrets pour que même un nouveau venu dans le jeu puisse rapidement appréhender le processus de création des investigateurs. Bonus supplémentaire: une double page «aide-mémoire» illustrant les onze étapes clés nécessaires pour obtenir un personnage prêt à partir en aventure. Les professions sont, par contre, simplement résumées pour permettre au Gardien des Arcanes de gagner du temps. Elles sont détaillées entre les pages du Manuel de l’investigateur. Hé oui, un manuel ne va pas sans l’autre.

Second passage incontournable, le Chapitre 4 détaille les différentes «Compétences» sur plus de vingt pages. Là encore, les explications et les exemples foisonnent pour vous aider au mieux.

La suite du livre s’enfonce plus encore dans les tâches incombant au Gardien des Arcanes. Comme, par exemple, le «Système de jeu», le «Combat», et les «Poursuites» qui ont tous un chapitre dédié. Pour le «Combat», de nombreux exemples illustrent les propos. Des organigrammes spécifiques apportent également leur pierre à l’édifice en plus de quelques règles optionnelles. Chaque Gardien y trouvera son bonheur, quel que soit son style de jeu.

Le pavé typique de l’Appel de Cthulhu se trouve dans le chapitre 8 où il est question de «La santé mentale». Comme toujours, les descriptions des manies et phobies côtoient les traitements possibles, ainsi que les principales tables idoines.

Autre chapitre important, celui de «La magie». Bien que décriée par certains Gardien, il ne faut pas oublier que les investigateurs seront, un jour ou l’autre, confrontés à des adversaires maîtrisant le Pouvoir. Autant être capable de la mettre en jeu au moment opportun.

Dans le chapitre 10, de nombreux «Conseils au Gardien» sont donnés sur une quarantaine de pages. Les aspects techniques sont abordés, mais aussi ceux liés à l’ambiance comme au rythme des parties. Comment gérer au mieux les différents jets de dés, les actions, les scores des personnages en cours de jeu, sans oublier les préparations des parties, et, bien sûr, l’utilisation de l’univers de Lovecraft pour des séances mémorables.

Les deux chapitres suivants, les «Ouvrages occultes» et le «Grimoire», décrivent une douzaine d’ouvrages du Mythe, avec juste ce qu’il faut de détails pour garantir votre santé mentale, ainsi qu’une cinquantaine de sorts. Une centaine d’ouvrages y sont aussi simplement listés avec leurs caractéristiques techniques pour le jeu.

En lien direct avec ce qui précède, le chapitre 13, «Artefacts et machines étranges», inspirera certainement les Gardiens des Arcanes pour des aventures à la recherche d’objets uniques. Malheur à ceux qui les trouveront!

Accrochez votre santé mentale avant de parcourir le chapitre consacré aux «Monstres, animaux et divinités anciennes». Après quelques conseils pour la gestion en termes de jeu, le lecteur pourra faire la connaissance de créatures et animaux classiques (comme les fantômes et les calamars géants), de monstres spécifiques du Mythe (Dholes et Ghasts, par exemples), mais aussi bon nombre de divinités dont les noms font frémir l’imaginaire. Les illustrations sont magnifiques, ce qui favorise le plaisir de la lecture. Mais attention, chapitre pour les yeux seuls du Gardien, si vous ne voulez pas perdre la joie de la découverte en cours de partie.

Le Manuel du Gardien ne serait pas complet sans son chapitre dédié aux «Scénarios» où deux aventures attendent les investigateurs qui y risqueront leur vie.

Dans les «Annexes», sont regroupées les règles de conversions entre la présente septième édition et les précédentes. Des listes d’équipements, de véhicules, et d’armes, ainsi que leurs tableaux de caractéristiques associés, voisinent avec des aides mémoires et un glossaire.

Bonus de la version française: les «Annexes françaises» proposent plusieurs additifs intéressants. Comme, par exemple, différents styles de jeu, une règle d’aplomb pour permettre aux investigateurs de résister à l’horreur, mais aussi un survol des contrées du rêve. Quelques informations sur les «scénarios du commerce» et de l’aide à la création des «Personnages Non Joueurs» terminent ce chapitre.

Comme toujours, des «Fiches d’investigateur» sont fournies pour les trois époques les plus représentatives du jeu (1889, années 20, et moderne). Sachez néanmoins qu’il sera plus facile d’imprimer celles disponibles en ligne (sur le site de l’éditeur) plutôt que de risquer d’abîmer votre ouvrage en le photocopiant.

Le Manuel du Gardien rejoint également Le Manuel de l’investigateur avec son «Mémorial» listant tous les contributeurs au financement participatif de l’édition française.

Bref, vous l’aurez compris, les écrits d’Howard Phillips Lovecraft continuent d’attirer des fans et de permettre à une kyrielle de participants de vivre des aventures palpitantes au gré des parties de jeu de rôles. Cette septième édition atteint ses objectifs de mettre entre vos mains une nouvelle mouture remaniée et mise au goût du jour.

En guise de bonus, voici la couverture alternative réalisée par Olivier Ammirati.

 

Sachez également que ce livre est disponible en version «couverture cuir».