Dans un monde contemporain alternatif, humains, orcs, elfes et fées coexistent depuis le début des temps. Deux policiers issus de milieux différents, Ward et Jakoby sont confrontés aux ténèbres lors d’une patrouille nocturne de routine, ils voient leur avenir et leur monde se métamorphoser à jamais.

David Ayer n’est pas un réalisateur qui suscite l’unanimité des critiques. Depuis son Fury, bien reçu, il a sorti le controversé Suicide Squad et pour Noël Bright, film original Netflix. Si les internautes ont plutôt aimé le film, les critiques ont été désastreuses. Alors?

Et bien alors les critiques n’ont pas tort. En effet, si Bright reprend judicieusement les codes de l’urban-fantasy, Ayer oublie très rapidement le terme « fantasy » pour se concentrer uniquement sur un film d’action policière sans originalité. Cette histoire de baguette magique ancestrale qui pourrait faire revenir la magie dans ce monde où coexistent fragilement Humains, Orcs, Elfes et Fées (considérées d’ailleurs comme de la vermine !) , donnait au pitch une vraie touche d’étrangeté, mais finalement, la magie ne prend que les 30 minutes finales ! De plus, le background de ce monde étonnant n’est absolument pas exploité : on nous parle d’une guerre contre le Seigneur des Ténèbres qui a permis de le vaincre pour ensuite réunir toutes les races ; on nous parle de magie qui n’existe plus ; de Fédéraux de la Magie pas exploités… Bref, quand on regarde le film, si le début surprend et si la première heure reste plutôt divertissante, on se demande au final pourquoi avoir choisi de l’urban fantasy si ce n’est pour ne pas vraiment développer le genre.

Si Will Smith fait du Will Smith (on aime ou on n’aime pas, même si personnellement l’acteur ne me gêne pas), Joel Edgerton est vraiment super en Orc détesté par son peuple et méprisé par les Humains. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’on reste devant l’écran pendant deux heures, sinon on peut très vite arrêter… Il est drôle et très touchant même si son évolution est un peu trop prévisible.

On pourra aussi critiquer les nombreux clichés qu’Ayer met en avant, notamment avec les gangsters mexicains, vraiment bêtes, mais aussi les (trop !) nombreuses scènes de fusillades qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire. On aurait préféré plus de développement sur les Fédéraux de la Magie qui sont une très bonne idée, plutôt que quatre fusillades à la suite qui disent – dramaturgiquement – la même chose et ne font pas avancer l’action!

Visuellement, le film n’apporte pas grand-chose notamment parce qu’Ayer oublie qu’il fait un film fantasy (oui, je le répète) et pas uniquement un film d’action. Du coup, si l’on exclut les maquillages vraiment réussis, le reste n’est pas exceptionnel. Les scènes de combat sont souvent brouillonnes et il manque un certain travail sur la lumière. Par contre, comme dans Suicide Squad, la bande-son est bien ficelée, punchy et moderne.

CONCLUSION

Une suite est prévue. Une suite pas nécessaire, mais le film a été vu 11 millions de fois les trois premiers jours ; on peut donc comprendre l’engouement de Netflix ! Mais ça sera sans moi, car le film n’est pas assez intelligent, pas assez poussé. On aurait pu penser que Netflix, qui a le temps et l’argent, aurait proposé un vrai film d’urban fantasy comme on n’en a jamais vu. Vraiment dommage !