Résumé :

Jackie Fierro tient le mont de piété de Nightvale.

L’existence morne de cette jeune femme de 19 ans est bouleversée, alors qu’elle songe à fermer boutique, par la visite d’un mystérieux étranger arborant une veste fauve et une mallette en daim.

Ce dernier se présente sous le nom d’Everett (ou bien est ce Emmett ?  ou encore Elliott ?) et lui remet un morceau de papier où figure les mots « King City ».

Jackie va oublier cette rencontre.

Le papier, en revanche, va lui être à jamais lié puisqu’il réapparaît automatiquement dans la main gauche de la prêteuse sur gage quoiqu’elle essaye de faire  pour s’en débarrasser.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il se passe des choses étranges à Night Vale, et que sans le savoir va débuter pour Jackie, Diane Crayton et son fils Josh une aventure des plus fantasques et farfelues dont la solution se trouve peut être à King City !

Notre avis :

Fantaisiste et bizarre sont les adjectifs qui caractérisent le mieux le sentiment que l’on éprouve à la lecture de  Bienvenue à Night Vale .

Le roman reprend l’univers développé par Joseph Fink et Jeffery Cranor dans le  podcast (émission de radio ou de télévision que l’on peut télécharger depuis internet vers un baladeur) du même nom. Ce dernier compte parmi les plus téléchargés sur iTunes.

Bienvenue à Night Vale est publié par Bragelonne, dans une édition à la tranche violette.

Le site original fait l’objet d’une traduction dans la langue de Victor Hugo depuis octobre 2014 :  http://valnuit.podcloud.fr/ et a été adapté pour le théâtre (il y en a même eu des représentations en France).

Nul doute que si vous ne connaissez pas ce projet, la lecture de ce roman vous persuadera d’y jeter un coup d’œil.

Il est impossible de décrire le contenu du livre, son intrigue, tant ils sont denses.

Si vous décidez de faire le voyage jusqu’à Night Vale, vous vous retrouverez dans une ville où tout semble avoir une vie propre (les maisons pensent, les flamants roses en plastique ont de curieuses propriétés).

L’ambiance est paranoïaque, vous êtes surveillé !

La radio unique n’a de cesse de vous mettre en garde contre tout un tas de dangers inattendus qui défient le commun : à Nightvale, aller à la bibliothèque relève de l’aventure la plus périlleuse !

Cecil Baldwin, le présentateur unique de « La voix de Night Vale », déplore la perte de ses stagiaires  dans des circonstances paranormales. Ce ne sont pas les seules disparitions que l’on dénombre !

Les habitants  sont tous plus  loufoques les uns que les autres, quand ils sont de nature humaine ! On trouve, pêle-mêle, des métamorphes, des anges, des Troy en plusieurs exemplaires !

On débute la lecture franchement intrigué, déboussolé par la narration entrecoupée d’annonces radios aux formules obscures et inquiétantes, curieux de savoir si on arrivera finalement à adhérer à cet univers totalement hétéroclite bercé par les théories  conspirationnistes les plus échevelées : une ambiance « lynchienne », très Twin Peaks en encore plus barré !

Pour ma part, j’ai été surpris d’en arriver à m’attacher aux personnages qui, quoique dans un contexte délirant, arrivent à prouver leur humanité, leurs points communs avec le lecteur.

Des adultes, des ados à la recherche de leurs identités, qui veulent protéger leurs enfants, être heureux dans un environnement à la fois dangereux et merveilleux !

Et puis on ressent incontestablement la richesse créative au cœur de ces situations absurdes dignes de Boris Vian ou de Raymond Queneau ! C’est infiniment extravagant et finalement drôle, voire hilarant !

Le support écrit n’est peut être pas le meilleur vecteur, en attendant Bienvenue à Night Vale est une œuvre remarquable, qu’on se doit de connaître.

Essayer, c’est peut être l’adopter ! Pour ma part je suis conquis !