Le tome conclusif de la série Thrace, dans son édition Tabou BD (le pendant « soft » publié chez Graph Zeppelin est sorti en juin dernier — lire ici notre chronique). On se souvient du principe : le peplum de Francesco « Trif » Trifogli et Andrea Celestini a été conçu comme une double trilogie, l’une tout public, l’autre ménageant une jolie part à des séquences érotiques, avec une pagination légèrement supérieure. Dans le cas de cet ultime épisode, les différences se nichent surtout dans les détails : deux ou trois cases dénudées avec des jumelles brunes et coquines (qui se réveillent d’une orgie), quelques autres dans un bordel romain. On passe un peu plus de temps avec les deux héros, Cleio et Adriana, dans leur appartement clandestin (pas de jambes en l’air, plutôt de jolies bulles d’intimité légère, voire poétique). Et surtout, comme on pouvait s’y attendre, l’épreuve de la flagellation d’Adriana (par son oncle, le vil Quintus) s’en trouve rallongée, avec des cases qui insistent sur la nudité de la suppliciée. Cependant, comme dans la version Graph Zeppelin, les instants les plus riches en émotion n’ont rien de sexuel, notamment la conclusion de l’histoire, forte en tension dramatique, sous la pluie et sur le sable de l’arène. Et d’un bout à l’autre de ce drame épique et antique, la palette d’Andrea Celestini est à nouveau la source de merveilles (le travail du coloriste est vraiment magnifique).
En librairie depuis hier, 25 septembre.