Jean-Marc Lainé est un touche-à-tout de la BD qui a beaucoup été influencé par la culture comics. Elle explique probablement l’importance que revêt chez lui l’univers de fiction, à un point tel qu’il lui consacrera le premier tome de sa série Les Carnets de la BD, avant même d’aborder le scénario en tant que tel – qui n’arrive que dans le second tome.
 
Dans le scénario d’Omnopolis, sa série de science-fiction publiée aux éditions Bamboo, cela s’exprime par la prédominance écrasante de l’univers sur le scénario, Cette domination fait de la série une BD univers et permet au scénariste d’utiliser un grand nombre de personnages et de lieux dans une histoire temporelle complexe sans jamais s’y perdre.
 
Elle risque en revanche bien d’y perdre le lecteur, en témoigne l’imposant résumé qui ouvre ce troisième et dernier tome. Celui ci ne fonctionne d’ailleurs pas indépendamment des deux premiers, dans ses intrigues (ce qui est logique car il s’agit bien d’une histoire en trois tomes) mais aussi dans sa rythmique.
 
Il ne s’agit au final pas vraiment d’un défaut, tant les deux auteurs arrivent à exploiter au maximum les possibilités d’un tel fonctionnement. Les intrigues à plusieurs niveaux s’entremêlent, les lieux s’enchainent sous le design soigné de Geyser. Le plaisir des auteurs est palpable et, c’est bien le plus important, particulièrement communicatif vers le lecteur.