…ou encore, retranscrit en japonais, Negatibu hâppi chênsô ejji. Un titre assez abscons qui n’est pas évident à porter (et à comprendre). Mais on pige tout de même qu’il est question d’une tronçonneuse, alors chouette ! « PLAY », c’est parti…

Le héros de l’histoire se prénomme Yosuke. C’est un jeune glandu qui végète doucettement entre le lycée, où il fait acte de présence, et la piaule qu’il partage avec un ami tout aussi velléitaire. Mais le jeune homme va trouver un but à son existence, et l’amour par la même occasion : au hasard d’une errance nocturne, il croise le chemin de la jolie Eri, elle aussi lycéenne, et solitaire. La conversation s’engage, les présentations sont faites, mais voilà que tout à coup, un géant encapuchonné armé d’une tronçonneuse tombe littéralement du ciel, apparemment pour en découdre avec la jeune fille ! Sous le regard éberlué de Yosuke, un combat s’engage entre l’énorme brute masquée et Eri, qui se révèle avoir d’étonnants pouvoirs physiques…

En fait, NHCE n’est pas du tout ce que l’on croit lors de ces premières minutes de métrage. S’agit-il d’une série B pleine d’action ? Non. Le géant joue de la tronçonneuse, il y aura donc du gore ? Nenni, ma foi ! Tiré d’un roman éponyme de Tatsuhiko Takimoto (jeune auteur nippon né en 1978), également adapté en manga, le film est en fait un seishun eiga, soit une œuvre mettant en scène les impérities de la jeunesse nippone. Chaque soir, Eri doit retourner combattre le monstre, aidée par Yosuke, et chaque soir, elle parvient à le mettre en déroute, sans jamais pouvoir définitivement s’en débarrasser. Entre deux affrontements, les ados apprennent à se connaître, à se comprendre. Peu à peu, des éléments de leur passé font surface, on découvre que chacun doit supporter le poids d’un deuil. Et le redoutable géant à la « chainsaw » n’est autre que la métaphore de l’immense chagrin d’Eri.

Comédie romantique, NHCE se double donc d’un récit d’apprentissage, et il plaira sûrement bien plus à un public attaché à la peinture des sentiments et des relations humaines qu’à la cohorte des geeks accros à l’adrénaline estampillée bis. Il n’empêche que le récit, entrecoupé de ces fameuses scènes de combat, assez décoiffantes, constitue un curieux mélange. Negative Happy… trouve un ton résolument à part, et même s’il est handicapé par son interprète masculin, Hayato Hichihara, fade à pleurer (on en vient même à se demander comment une fille peut tomber amoureuse de lui !), le film s’impose comme un de ces ovnis de 7ème Art auxquels le cinéma japonais nous a, avec plus ou moins de bonheur, habitués.

Sortie en dvd le 17 février 2010 (WE Prod).

Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3

Son : français et japonais, Dolby Digital 5.1

Sous-titres : français

Durée : 109′

Bonus : bande annonce japonaise (visible ci-dessous) et spot tv