Jacob 16 ans poursuit des indices qui le mènent à une île déserte où il découvre les ruines d’un orphelinat pour enfants « particuliers ». Alors qu’il explore l’endroit abandonné, il découvre que les enfants possédaient tous des pouvoirs étranges et vivent encore quelque part, dans une réalité parallèle. Poursuivis par une organisation maléfique, les enfants espèrent que Jacob, au pouvoir si particulier, va pouvoir les aider…

Forcément au départ, on voit une belle bande-annonce avec un univers étonnant, gothique, un peu horrifique, le tout réalisé par Burton (que oui je soutiens toujours !), on se dit que potentiellement, le film sera bon. Mais en fait… NON !

Allô ? Un scénario ?! 

Miss Peregrine et les enfants particuliers est un « blockbuster » sans âme, avec un scénario absolument pas maîtrisé et caricatural, ainsi qu’une réalisation insipide, malgré quelques trouvailles artistiques sympathiques. Il est probable que le film réalisé par un Del Toro aurait été plus intéressant.

Très rapidement, on se rend compte que le film ne va pas tenir sur la longueur, notamment parce que la notion de monde parallèle n’est pas assez expliquée. De plus, Jacob n’est pas du tout perturbé par cette découverte et les premières séquences dans l’orphelinat sont scénaristiquement très décousues.

Et puis il y a un autre gros problème dans ce film : Burton n’exploite pas du tout son sujet ! On pense qu’on va nous parler de l’enfance ; de ce que représentent les enfants pour la société (l’histoire des yeux, de l’âme), mais pas du tout. La tonalité magique de l’histoire prend trop le pas sur le fond alors qu’il est bien là. La frustration naît principalement du fait que le réalisateur n’utilise pas son matériel !

Ajoutez à cela la prestation théâtrale d’Eva Green qui en fait des tonnes et est en décalage permanent avec ce que l’on attend du personnage. Burton a qualifié le personnage de « Mary Poppins horrifique », mais on ne voit clairement jamais cet aspect.

Burton n’a pas su développer correctement les personnalités de chaque enfant et si l’on voit leur pouvoir respectif, on ne s’attache jamais à eux.

Samuel L. Jackson cabotine et n’a rien d’un grand méchant impressionnant. Ses motivations ne sont pas claires comme toute la seconde moitié du film d’ailleurs !

La relation Jacob/Emma est très niaise et courue d’avance. Il y a une belle séquence de rapprochement entre les deux sous l’eau qui montre à la fois les talents d’Emma, mais fait aussi comprendre à Jacob son pouvoir. C’est une belle scène de caractérisation des personnages tout en restant dans cet univers magique.

Gothique dans l’âme…

Si on reproche souvent à Burton d’en faire trop ou de ne pas savoir se détacher de ses obsessions, c’était ici le moment de montrer toute sa palette artistique de fan de gothique, d’horreur et romantisme noir. Mais non ! Burton reste en surface. Il y a quelques très beaux plans et des ambiances; le grand manoir est sympa, mais pas vraiment exploité.

Les monstres ne sont vraiment pas originaux (surtout si on a visionné Stranger Things avant…) et apparaissent très peu. Il y a une séquence plutôt réussie dans laquelle on les voit manger des yeux d’enfants. C’est la seule véritable idée du film.

On passera la trop longue séquence dans la fête foraine complètement ridicule et kitsch, détonnant avec le reste du film.

CONCLUSION

Miss Peregrine et les enfants particuliers est un film sans intérêt, qui s’oublie très vite et qui malheureusement ne donne pas du tout envie de lire le roman. De plus, il ne redore pas vraiment le blason de Burton qui pourtant reste un grand directeur artistique…. Vraiment dommage, car il y avait un bel univers à développer qui est passé dans le rouleau compresseur du blockbuster monotone.