« Par une entrée dérobée, Zanna et Deeba pénètrent dans la ville délirante de Lombres. Ici sont échouées les choses perdues ou cassées de Londres et même quelques-uns de ses habitants, comme Brokkenbroll, le patron des parapluies cassés, ou Hemi, le garçon à moitié fantôme.
Lombres, c’est Londres de l’autre côté du miroir, une ville merveilleuse aux charmes étranges qu’un sombre nuage nommé Smog rêve de détruire. Une ville effrayée qui attend un héros… »

Difficile de résumer Lombres, tant l’ouvrage est dense. Lombres est une transville, un monde à part, merveilleux et effrayant à la fois, avec son Antisol et sa nule. Un monde qui attend depuis trop longtemps la Shwazzy, celle qui doit les sauver du danger, de la menace définitive du Smog. L’entrée de Zanna et Deeba dans Lombres vaut à elle seule le détour, la roue tourne et tout bascule…
Lombres, ses Tuilicoles, son Pons Absconditus , faite en partie de Mool (acronyme de matériaux obsolètes d’origine londonienne), son grimoire qui parle et qui fait des prédictions, ses poubanzaï, son Aprèsnet, ses progénitermes… ses habitants tous plus étranges les uns que les autres, attachants, complexes.
La liste serait trop longue et fastidieuse à énumérer, mieux vaut donc que vous vous plongiez le plus rapidement possible dans ce roman. Commencer Lombres c’est prendre le risque de ne plus le lâcher, de ne plus trouver de temps pour autre chose.
China Miéville nous entraine dans un univers foisonnant, rempli de créatures comme lui seul sait les créer. Les amateurs connaissent ou devraient découvrir un autre de ses livres dont on retrouve ici de loin en loin des traces, des clin d’oeil :  lisez Perdito Street Station.
Lombres n’est pas un monde, mais des mondes qui vivent les uns à côté des autres, les uns dans les autres et ces mondes ont un gros problème : le smog. Il veut la détruire, les détruire. Alors avec l’héroïne du livre foncez à travers ces rues hantées par des girafes carnivores totalement effrayantes, entrez dans le quartier des fantômes, foncez dans la forêt emmaisonnée…
Mais Lombres n’est pas simplement un roman gratuit, rempli d’imaginaire, non, il propose aussi une réflexion sur la société et dénonce au détour des pages notre monde, son désintérêt pour la pollution en dépit d’une apparente actualité, un monde en danger, malmené par des politiciens aux intérêts bien éloignés de ceux du plus grand nombre.

Lombres est le meilleur roman sorti en ce début d’hiver, rythmé, issu d’un imaginaire délirant, porté par une plume efficace et brillante. Sans hésitez, plongez dans Lombres, ce roman est fabuleux !
 

Pour les amateurs bilingues : la couverture du livre anglais.