« Mon nom est Yeine et j’ai dix-neuf ans. Je suis membre du peuple darrène, au nord des Cent Mille Royaumes. Une barbare. Il y a un mois, ma mère a été assassinée. Elle était l’héritière des Arameris, la plus puissante famille du monde. Ce matin, j’ai reçu un message de l’empereur, mon grand père : une invitation à venir séjourner à Ciel, le palais familial. Plus qu’une invitation, un ordre.
Je veux découvrir pourquoi ma mère est morte. Même si on ne revient jamais de Ciel. »

C’est ainsi que l’éditeur choisit de présenter ce livre en quatrième de couverture. C’est une bonne introduction à ce récit, qui laisse deviner un monde et des enjeux, tout en offrant encore à découvrir au lecteur qui se serait laissé tenter d’autres niveaux de complexité et d’autres enjeux.

Une fois à Ciel, Yeine découvrira que le rôle qu’on veut lui faire jouer pourrait être mortel, mais aussi qu’elle peut être là où l’on ne l’attend pas. Et pendant que chacun autour d’elle lutte pour le pouvoir et vengeance, elle devra trouver un moyen de rester vivante. Même si pour cela il lui faudra peut être mourir. Même si pour cela elle doit être le jouet humain des dieux avides de liberté.

Car si la famille des Arameris est si puissante, c’est qu’elle possède une arme redoutable : un quatuor de dieux sous contrainte. En colère. Obéissants mais cruels, guettant la moindre erreur pour punir ceux qui croient les posséder.

Ce roman est une belle découverte, à l’écriture efficace. Avoir choisit une narration à la première personne permet à l’auteur de nous faire passer constamment de la Yeine protagoniste à la Yeine narratrice. Yeine qui se souvient au fur et à mesure de ce qui lui est arrivé, prend conscience d’éléments qui lui avaient échappé en cours de narration, et réajuste son histoire en fonction de ce qu’elle a compris entre temps.

Les personnages des dieux sont superbes, cruels par leur inconscience de cette cruauté, touchants par leur douleur d’être captifs, et dont l’inhumanité est très bien rendue, non pas comme une monstruosité mais comme une nature.

Bref, un livre recommandable. Qui s’inscrit dans une trilogie mais pas de ces sagas interminables qui nous sont parfois proposées : trois histoires liées, qui s’inscrivent dans un même univers, une même cosmogonie, mais restent distinctes. Une très bonne nouvelle!