Mis en cause par Marianne qui a publié samedi des extraits d’un document anonyme de 2003 qui émettait des doutes sur la qualité scientifique de leur travail, Igor et Grichka Bogdanoff rendent publique une lettre ouverte (également écrite en 2003) par Daniel Sternheimer, Directeur de recherche au CNRS mais aussi Directeur des thèses injustement incriminées.

Cette lettre, dont le texte intégral est joint au présent communiqué, invalide intégralement le document diffusé par Marianne.
En voici des extraits (pages 2 et 4):

« Pour les thèses, toute la procédure a été conforme à la réglementation en vigueur, appliquée parfois avec sévérité. Grichka et Igor Bogdanoff, chercheurs non rétribués, ont été régulièrement inscrits en doctorat au Centre d’ Études Nucléaires de l’Université de Bordeaux I, en 1991/92 et 1992/93. Ils avaient pour cela les diplômes requis.»

« Les options scientifiques et philosophiques des Bogdanoff ne sont pas les miennes : cela n’autorise ni à les censurer ni à ne pas sanctionner par un diplôme un travail effectué comportant un intérêt et une originalité reconnus par les rapporteurs extérieurs. Au delà des commentaires extrêmes suscités par les Bogdanoff, dont l’enthousiasme sympathique est parfois irritant, il reste qu’ils ont, en matière scientifique, un point de vue qui interpelle et mérite intérêt. Pour ce qui est de la recherche, celle-ci concerne la question complexe et hautement spéculative de la Singularité Initiale de l’espace-temps au voisinage du «Big Bang»ainsi que les outils mathématiques utilisables pour la traiter. Selon leur approche, à l’échelle de Planck – avant le Big Bang – l’Univers était en équilibre thermique («état KMS»). Alors le temps, complexe, oscille entre temps réel et temps imaginaire ; la métrique (distance d’espace-temps) fluctue entre
la forme minkowskienne de la relativité restreinte (notre Univers) et la forme euclidienne (la Singularité Initiale). Dans ce cadre les idées conventionnelles sur le début de l’Univers sont considérablement modifiées, particulièrement la notion de Singularité Initiale. L’approche des Bogdanoff, selon les rapporteurs, présente des idées nouvelles qui ont des implications plausibles en cosmologie et dans d’autres phénomènes gravitationnels. La partie mathématique de la thèse de Grichka (dont le résultat mentionné plus haut) est motivée par ces idées. Certes, leur style est non-standard dans les publications scientifiques. Mais ceux qui (comme les rapporteurs et d’autres qui ont passé du temps à discuter avec eux) veulent s’en donner la peine peuvent découvrir un point de vue original et, le cas échéant, s’en inspirer. La recherche ne procède pas autrement.»

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