L’humanité a colonisé l’espace depuis si longtemps que certaines colonies ont oublié leurs origines terriennes et sont mêmes parfois revenues à un age pré-spatial. La Fédération Galactique, lorsqu’elle le juge nécessaire, reprend parfois contact avec l’une de ces planètes pour l’intégrer à son organisation. C’est la mission de Marcé sur Almagiel. Encore faut il qu’il arrive à convaincre les maîtres de la planètes d’affranchir les esclaves utilisés pour extraire la montbassie, une plante aux multiples et incroyables propriétés. Mais un autre secret pouvant secouer toute la galaxie pourrait aussi se cacher sur Almagiel…
 
Cette série s’inspire librement des romans de Julia Verlanger (aussi connue sous le nom de Gilles Thomas), écrivain de SF français décédé en 1985, avec l’aval de la fondation aujourd’hui en charge de son œuvre. C’est en fait la deuxième adaptation « officielle » que lancent ainsi les Humanoïdes Associés après Soltrois, dont le premier tome est paru en 2006 mais qui n’a pas connu jusqu’ici de suite.
 
C’est Patrick Galliano qui se charge cette fois du scénario. Ce scénariste peu connu n’est pas très prolixe mais travaille pourtant dans le milieu depuis les années 80. Avec Horlemonde, il nous parle évidement de diplomatie, de complots et de trahisons, le tout sans oublier une dose d’action. Fidèle à sa carrière très touche à tout, Gailliano se révèle un bon alchimiste ; le mélange fonctionne très bien, sans temps mort ni ralentissement. A vrai dire, le résultat est même un peu étouffant, avec un premier tome qui enchaîne rapidement des scènes riches en événements et révélations – défaut particulièrement visible dans la conclusion, trop rapide.
 
Si le scénario est (malgré tout) efficace, ce sont des dessins que provient la surprise de Horlemonde. Car si Cédric Peyravernay n’est que récemment arrivé au 9e art, il nous offre tout son talent de designer pour le jeu vidéo. Cet aspect de son travail est impressionnant. L’univers fourmille de détails sans perdre en cohérence et immerge véritablement le lecteur dans l’histoire. Même sa narration, dont les techniques spécifiques à la BD auraient pu lui faire défaut, se révèle tout à fait fluide – du moins, autant que le rythme soutenu du scénario le lui permettait.
 
Il n’y aurait donc plus qu’à ralentir la mesure pour laisser au lecteur le temps d’en profiter, et nous aurions une BD de SF d’excellente qualité. En attendant, il ne faut pas non plus bouder notre plaisir face à ce tome de très bonne tenue.