Devil doit son origine à M. Night Shyamalan. Le réalisateur de Sixième Sens, d’Incassable, du Village et, plus récemment, du pénible Dernier Maître de l’air, a imaginé une histoire à la Twilight Zone dans laquelle cinq personnages, qui ne se connaissent pas, se retrouvent prisonniers d’un ascenseur bloqué entre deux étages, dans un immeuble de bureaux de Philadelphie. Un point de départ qui rappelle un peu L’Ascenseur de Dick Maas, jadis Grand Prix du Festival d’Avoriaz, en 1984. Cinq personnages dans la petite boîte, donc, c’est-à-dire un vigile intérimaire claustrophobe (pas de bol !), un vendeur de matelas, une retraitée, une nana bien mariée et un candidat à un entretien d’embauche. Malgré tous les efforts des équipes de sécurité (et de la police de la ville, venue là pour enquêter sur un suicide), pas moyen de faire repartir l’engin.

Le film a pour lui un personnage principal plutôt attachant (le détective Bowden, interprété par Chris Messina, vu notamment dans quelques épisodes de Six Feet Under), et une ou deux silhouettes secondaires qui ne le sont pas moins. L’action va bon train, rythmée par les hypothèses imaginées par le policier pour résoudre cette affaire d’ascenseur… hanté. Car pour le spectateur, cela ne fait aucun doute : il y a quelque chose de démoniaque là-dessous, comme le souligne avec insistance la voix off qui ponctue le récit. Ainsi le Diable himself aurait œuvré pour que la poignée de quidams se retrouve cloîtrée là, histoire de les faire mijoter un temps avant de les emporter en enfer. Et allez savoir, Belzébuth serait peut-être tout simplement l’un d’entre eux…

Devil se laisse suivre sans déplaisir, mais l’œuvre, au final, prête à sourire : prétendre que les « méchants » en ce monde (soit de simples citoyens ayant deux, trois trucs pas jolis-jolis à se reprocher) soient guettés par un Lucifer prêt à les emmener rôtir relève d’une candeur moyenâgeuse difficile à prendre au sérieux. Et le ton du film finit même par prendre un tour indigeste lorsque la conclusion nous sert un prêchi-prêcha à base de péché, de pardon, de rédemption… Pas indispensable, donc, en tout cas rien qui justifie le sacrifice des 10 euros du billet d’entrée au multiplexe du coin.


Dans les salles dès aujourd’hui.