Rien ne va plus à Sombrevent. Les lycanthropes du dernier étage de la cité multiplient leurs incursions, causant chaque nuit plus de victimes, affront au gris mage qui dirige la ville-vertige. Par ailleurs, les sectes prennent de l’ampleur, donnant toujours plus de pouvoir aux Aveugles. Kaylan, le champion de la Mère des Lumières est toujours plongé dans un coma profond et la magicienne ne peut guère compter que sur ses fidèles disciples pour la soutenir. Les aveugles et leurs serviteurs nains préparent un piège impliquant leur diabolique chorale qui fait perdre la raison aux humains, tandis qu’à Sombrevent un soldat qui n’aspire qu’à devenir artiste, Karak’Dorn, se retrouve poussé au premier plan des évènements. Combien de temps l’orgueilleuse cité continuera-t-elle à défier le vide juché sur ses pitons rocheux ?

 

Les personnages sont pour la plupart caricaturaux, quoiqu’approfondis. Il est difficile de s’identifier à tel ou tel personnage tant ses luttes internes (entre désir et devoir le plus souvent) le rendent peu crédible. On accroche assez bien au récit dans un premier temps, mais les répétitions deviennent vite trop nombreuses et finissent par lasser quelque peu. De plus, on est souvent averti à l’avance des choses qui vont advenir, tout comme dans la littérature jeunesse. Ce n’est que la multiplication des actions qui tient l’attention en éveil, et pourtant l’intrigue principale peut se résumer en quelques mots. Des passages un peu osés émaillent le récit sans que cela soit réellement dérangeant, mais sans que l’on puisse non plus voir ce qu’ils apportent à l’intrigue.

 

En résumé, La Complainte de Sombrevent est un ouvrage qui se lit bien, mais dont on ressort frustré et déçu. Frustré parce qu’on a l’impression de n’avoir guère avancé dans le cycle entre le début et la fin, et déçu par certains passages trop répétitifs ou inutiles, et par de trop nombreuses fautes non corrigées qui nuisent à un terreau qui semblait fertile et à des passages originaux et bien écrits. On a somme toute l’impression d’un premier jet qui mériterait d’être retravaillé. Plutôt dommage avec l’évident potentiel de l’intrigue et de l’auteur. Attendons le troisième tome en espérant que ces erreurs y seront gommées.