Résumé:

Détenteur du bandeau qui fait de son possesseur le maître du monde, le père d’Afro a été sauvagement assassiné devant son fils par le porteur du hachimaki n°2, seul habilité à le défier.

Devenu un homme, l’enfant est parvenu à rentrer en possession du fameux bandeau n°2, et entame le chemin qui mène au mont Sumeru où se dissimule l’assassin de son père.

Ce dernier est protégé par des hordes d’assassins dévoués, dont les sept sans âmes, maîtres de la citadelle de Techisen qui sont autant de remparts entre Afro et l’objet de sa vengeance.

 

Notre avis:

Nouvelle déclinaison de l’univers inventé par Takashi Okazaki, cet Afro samuraï reste dans la lignée des précédentes adaptations.

Publiée dans le dôjinshi (recueil d’amateur) Nou Nou Hau, la série a été remarqué par les studios Gonzo (Gate keepers, Final Fantasy unlimited) qui en ont fait un animé en cinq épisodes, au générique duquel apparaît Samuel L. Jackson (qui donne sa voix au personnage principal) et également Ron Perlman.

Prévu pour être publié comme un comics, cette nouvelle version papier (un film et un jeu vidéo ont suivi) a été réalisé dans le sens traditionnel de la bande dessinée américaine : les pages sont entièrement dessinées et orientées de gauche à droite, les bulles conçues à l’horizontal.
Toutefois, son déroulement dans un japon féodal futuriste, ses références au bouddhisme et à l’histoire nippone tendent à ramener ce travail du côté du manga (Panini édite les deux tomes dans sa collection du genre).

D’un scénario ultra classique repris à de nombreuses fois (Hokuto no Ken, Dämons), celui du héros déterminé à exercer sa vengeance coûte que coûte, Afro Samurai se distingue néanmoins très largement par ses graphismes.

Takashi Okazaki introduit la couleur rouge sur des trames de gris, ce qui donne aux com

 

bats de sabre un certain cachet surtout dans le premier volume où Afro rencontre des adversaires organiques dont le sang gicle à la vitesses des coups de Katana et de Wakizashi.

Les derniers épisodes où Afro affrontent les droïdes qui protègent le numéro un, quoique moins coloré, ne manquent pas moins d’intérêt. Le trait rappelle par moments ceux d’artistes tel Todd Mac Farlane (Spawn) ou Jim Lee (Wildcats).

Autre point fort, Afro Samurai compte également parmi les héros les plus impitoyables qui soit! Rien ne pourrait le détourner de son objectif, il n’est pas rare de le voir utiliser des passants innocents comme bouclier humain, ou tuer ses alliés d’un moment. Ses partenaires font pourtant de leur mieux pour l’aider à canaliser sa colère et à essayer de le faire renoncer à sa vendetta.
Ce premier volume très rythmé est suivi d’un second volet qui revient un peu plus sur le passé du héros et l’ensemble se révèle un chef d’œuvre de noirceur et d’ironie.

Batailles à l’arme blanche, se succèdent entrecoupées de réflexions philosophiques voir mystiques, le tout mâtiné de SF pure.
Une ambiance iconoclaste renforcée par des ennemis cultivant sadisme et naïveté, tel le guerrier à tête d’ours (cf la couverture du T2), sans parler du mystérieux personnage qui apparaît à Afro tout du long de son périple.

Une approche commerciale qui n’entache pas la qualité de cette mini-série remarquable!