Mad Max fait partie du patrimoine australien, les frères Kiah et Tristan Roache-Turner font fructifier cet héritage avec Wyrmwood: Road of the Dead, plaisanterie sanglante et énergique dans laquelle l’humanité doit de nouveau faire face à la menace des zombies. Une pluie de météorites fait tomber avec elle un je ne sais quoi d’invisible qui flotte dans l’atmosphère et change illico les « Aussies » en morts-vivants. Seuls en réchappent les individus de groupe sanguin A négatif (soit à peine 6% de la population mondiale, d’après Wikipédia, ce qui n’est pas énorme). Quel rapport avec Mad Max ? Eh bien le héros de l’histoire, Barry, bientôt rejoint par quelques autres rescapés, va tailler la route australienne à bord d’un camion customisé façon « road warrior » pour se prémunir des attaques de macchabées. La petite bande va aussi s’accoutrer d’éléments d’armure en kevlar et de masques de hockey pour que la ressemblance avec les troupes d’Humongous (le bad guy de Mad Max 2) soit frappante. En deuil de sa femme et de leur petite fille, Barry cherche sa sœur Brooke qui, elle, est tombée entre les mains d’un savant fou expérimentant des remèdes à l’épidémie avec des méthodes dignes de Joseph Mengele…

D’aspect un peu Z (des décors bricolés à la va-comme-je-te-pousse) et ne reculant pas devant certains clichés (un sidekick aborigène rigolo, comme dans Crocodile Dundee), le film des frères Roache-Turner a tout de même gagné un statut de petit « cult classic » dans les festivals grâce à un montage hyper-dynamique, un sound design soigné et des acteurs très expressifs qui ont épousé la cause du projet, notamment financé par une campagne Indiegogo. Les affrontements avec les zombies sont percutants, le gore fuse à grandes giclées et le scénario imagine deux, trois trucs un peu dingos (comme le sang inflammable des zombies et leurs exhalaisons qui peuvent servir de carburant aux moteurs !). Last but not least, on a droit en bonus à une révélation féminine en la personne de Bianca Bradey, bombinette brune d’1m60 qui joue la sœur du héros. Gracile et acrobate, Bradey semble née pour jouer les dures à cuire tatouées, qui savent donner et encaisser, et elle porte comme nulle autre le débardeur échancré. Chacune de ses interventions nous rive à l’écran, et son ascendant va s’étendre, dans l’histoire, jusqu’aux cadavres ambulants, faisant d’elle une sorte de « zombie queen » totalement inédite. Ô Australie, terre de beauté et de phénomènes !

DVD et blu-ray disponibles depuis le 17 novembre 2015 (KMBO).