Résumé :

Sam Story, géologue pour la Flakland Advanced Petroleum, se fait dérober une énigmatique roche trouvée au fond de l’Atlantique Sud  alors qu’il fait escale aux Malouines : un fragment de météorite taillé à la main, sur lequel a été gravé, selon un procédé inexplicable, un mystérieux symbole avec quatre formes triangulaires.

Le vol a été commandité par un mystérieux groupe qui s’est donné pour mission de rassembler ce genre d’artefacts pour les étudier.

Psychologue reconnue spécialisée dans les adolescents, Caitlin O’Hara est contactée par son ami Benjamin Moss. Traducteur aux Nations Unies, celui-ci lui demande de rencontrer, séance tenante, Maanik, la fille de Ganak Pawar, ambassadeur de l’Inde.

L’ambassadeur, actuellement en pleine négociation sur la situation du Cachemire, les tensions entre son pays et le Pakistan sont plus que palpables, a été victime d’une tentative d’assassinat.

Témoin, la jeune fille semblait avoir surmonté cet évènement, mais une fois revenue en cours elle s’est soudainement  mise à hurler et à s’automutiler.

Lors de ses crises répétées, Maanik parle un langage inconnu laissant supposer un diagnostic plus grave qu’un simple traumatisme de stress post-traumatique : une hypothèse qui, si elle se vérifie, risquerait fort de remettre en cause la crédibilité du diplomate déjà mise à mal (La folie chez les indiens est très mal perçue).

Au fil des jours, Caitlin va découvrir qu’au travers le monde sa patiente n’est pas la seule à connaître ce genre de crises, d’autres adolescents ayant connus des destins plus funestes. Elle va dès lors tout mettre en œuvre pour découvrir les origines du mal dont souffre Maanik.

 

Notre avis :

 

Conjointement au retour de la série qui  l’a fait connaître au monde entier sur le petit écran, X-files (demain soir sur M6 !), Gillian Anderson arrive en France au catalogue Bragelonne avec le premier tome d’Earthend, une saga dont  deux autres tomes  sont déjà disponibles outre atlantique.

Co-auteure, elle est secondée par Jeff Rovin à qui l’on doit un certain nombre d’épisodes de la licence de Tom Clancy Op center.

Il s’agit  d’une série, et à ce titre autant avertir les potentiels lecteurs que ce volet introduit des éléments qui seront repris par la suite, même s’il y a bien dans Visions de feu  une intrigue principale en tant que tel.  Beaucoup d’éléments distillés au fil des pages restent en suspens principalement l’arc narratif qui concerne Mikel Jasso, l’homme de main du « groupe » et le fragment de météorite. Le dernier chapitre est explicitement une ouverture sur « Visions de glace ».

Ici, l’accent est mis sur Caitlin O’Hara, une psychiatre que les événements vont peu à peu sensibiliser au paranormal.

Une quadragénaire très impliquée dans son travail, qui la fait se déplacer aux quatre coins du monde  à la suite des catastrophes naturelles et autres conflits qui touchent les populations.

Caitlin est aussi mère célibataire, elle élève seule Jacob, son fils de dix ans malentendant.

Pour Ben, elle bouscule ses habitudes, plus habituée à négocier avec les responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le financement participatif de tentes pour des réfugiés, elle accepte de rencontrer une patiente : la souffrance que cette dernière va manifester, va la bouleverser , et susciter son implication pleine et entière.

Très rationnel et analytique dans ses premières pages, le récit va glisser petit à petit vers le fantastique. Les protagonistes doivent faire face à des phénomènes inexplicables qu’ils commencent à assimiler en enquêtant sur un cas semblable à Maanik en Haïti, berceau du Vaudou. Une autre piste les mènera en Iran.

Gillian Anderson et Jeff Rovin assurent un savant équilibre entre réalité et éléments assimilés au surnaturel.

L’intrigue mélange foultitude d’indications géopolitiques, linguistiques, psychiatriques, sans oublier des références à la magie et aux mythes anciens.

Le roman est de ce fait très riche, mais n’en devient pas pour autant trop technique, même s’il y a beaucoup à assimiler.

Les états d’âme de Caitlin, en tant que praticienne, en tant que mère, et même en tant que femme, donnent à l’intrigue un côté humain qui contrebalance l’afflux d’informations.

Les personnages qui gravitent à ses côtés, son quotidien décrit, suscitent l’attachement du lecteur pour elle et ses proches.

Une  collaboration qui se révèle  un très bon moment de lecture à passer. Il serait injuste de s’en dispenser en adoptant une attitude suspicieuse envers l’actrice Gillian Anderson.

Abordant un genre quelque peu abandonné ces dernières années, digne d’un scénario d’X-files,  Visions de feu  est sans conteste à découvrir !  C’est pour quand la suite Bragelonne ?