Tucker et Dale sont des gars de la campagne soudés depuis l’enfance par une amitié indéfectible. Malgré leur allure un peu rustique, tous deux sont doux comme des agneaux, et ils sont surtout loin d’être bêtes. En route vers leur nouveau lieu de vacances (une vieille cabane à retaper au fond des bois), ils croisent le chemin d’étudiants venus camper. Aux yeux de ces citadins, a priori cultivés mais bourrés de préjugés, Tucker et Dale font figure de bouseux limite dangereux qu’il vaut mieux tenir à l’écart. Les deux potes ont pourtant le cœur sur la main : plus tard, alors qu’ils sont en pleine partie de pêche, les gars sauvent une fille de la bande de la noyade. Ils la recueillent, inconsciente, dans leur bicoque. Tragique erreur : les autres se mettent dans le crâne que les rednecks psychopathes ont kidnappé leur amie…

Le réalisateur et scénariste Eli Craig s’amuse à prendre le contre-pied du schéma traditionnel du slasher campagnard, dans lequel des jeunes s’aventurent en forêt et s’exposent à toutes sortes de périls. Ici, le danger vient des post-ados eux-mêmes qui, suite à une méprise, s’en prennent à deux gentils péquenauds. La situation dégénère à vitesse grand V, les catastrophes s’enchaînent, mêlant humour et horreur (eh oui, les enfants, c’est gore !). Le film est lesté de quelques poids inutiles (telle une intrigue secondaire superflue impliquant l’un des étudiants), mais les gags en rafale sont irrésistibles et les comédiens principaux, Alan Tudyk et Tyler Labine, excellent dans les rôles des deux hillbillies. In fine, Tucker & Dale délivre une pensée sur les pièges des apparences. Le message est élémentaire, soit, mais pas malvenu pour autant. On quitte son fauteuil le cœur joyeux avec l’impression de s’être fait deux bons copains.

Sorti dans les salles le 1er février 2012. A ce jour, le film est toujours à l’affiche et il a totalisé plus de 120.000 entrées, ce qui n’est pas mal compte tenu du faible nombre de copies. Bien sûr, je n’imagine pas une seconde que Tucker et Dale puissent rassembler autant de spectateurs que nos sinistres comédies franchouillardes, mais ce ne serait que justice. Deux extraits :

La bande annonce du film est également visible ici sur Khimaira, mais je vous la déconseille : beaucoup trop long (2’32 !), le trailer dévoile presque tous les meilleurs gags et répliques du film.