Après Nouvelle Donne et Mister Iceberg, précédemment publiés par les Éditions Fleur Sauvage, voici que le célébrissime Stan Kurtz revient chez Faute de Frappe avec un nouvel opus laconiquement titré Détour.

Imaginé par Marc Falvo (à qui l’on doit également Rafale aux Éditions Lajouanie et Noir chez Faute de Frappe), Stan Kurtz a déjà œuvré dans une série de six romans (titrés Série B chez Fleur Sauvage) puis, plus récemment, dans les deux titres déjà cités ci-dessus et chroniqués sur ce site.

Bref, Stan Kurtz reprend donc du service pour la plus grande joie des fans de ce personnage atypique et si attachant, malgré ses nombreux défauts. Car, Stan Kurtz est le cliché même du détective (anti-)héros de ces romans noirs, donnant une vision réaliste des conditions sociales et de la criminalité, qui étaient en plein essor aux États-Unis à partir des années 1950. Dans le plus style historique de cette tendance de romans policiers, Stan Kurtz fume, boit, néglige sa personne, et n’a de cesse de se mettre dans des situations dangereuses, pour ne pas dire mortelles.

Après le dernier opus, Mister Iceberg, le sieur Stan Kurtz se trouve plutôt seul avec sa seule famille (de sang et de cœur) à l’hôpital. Pourtant, au lieu de se laisser aller (du moins, plus que d’ordinaire), il répond spontanément à un faire-part de décès. Et pas n’importe lequel puisque le défunt est un ancien ami d’enfance perdu de vue depuis des lustres (au mieux). Stan Kurtz débarque donc dans un bled perdu (et pas que de son point de vue inimitable) où il fait vite la connaissance des petites frappes des lieux (presque des clichés à eux seuls). Mais notre anti-héros en a vu d’autres et se contente d’aller comme prévu à l’enterrement de son pote décédé.

Vous vous en doutez bien, l’histoire ne pouvait demeurer ainsi. Car la veuve de l’ami en question vient solliciter le détective fripé (au niveau vestimentaire comme mental) pour enquêter sur le décès de son mari qu’elle qualifie de meurtre. Et voici Stan Kurtz sur la piste à la manière d’un limier élimé mais tenace (pour ne pas dire acharné).

Comme à son habitude, l’enquêteur va mettre le doigt et le nez là où il dérangera la pègre locale. Et, comme souvent, il réalisera que les coupables ne sont pas toujours ceux que l’on soupçonne de plus. Au passage, des balles perdues, des carcasses de voiture écrasées, des explosions de grenades, un cimetière en pleine nuit armé d’une pelle, et de nombreuses castagnes parsèmeront l’aventure.

Inutile de vous révéler la fin, cela serait manquer de respect au suspense distillé au fil des pages par la plume expérimentée de Marc Falvo. Encore une fois, Stan Kurtz est conforme à sa réputation et nous offre une enquête noire à souhait dans un village qui n’a rien à envier à la criminalité des grandes villes. Autrement dit, une aventure dans la lignée des autres opus mettant en scène ce personnage fascinant, par son parlé imagé comme par ses introspections littéraires.

Que vous conseiller d’autre que d’aller vous plonger dans ce nouveau roman noir titré Détour, dans la plus pure veine des autres Stan Kurtz ? Bonne lecture !