Pim Bos est né le 3 novembre 1990 à Vlaardingen, aux Pays-Bas. Il a suivi des études d’arts visuels à l’université de sciences appliquées de Breda (BUAS). Puis, restant fidèle à sa ville universitaire, il s’y est installé et s’est lancé dans une carrière d’illustrateur 2D et 3D pour l’industrie du jeu vidéo. En 2019, Pim Bos publie, chez Dargaud, son premier album, Tremen – un récit surréaliste, postapocalyptique et muet, dont le graphisme époustouflant évoque irrésistiblement celui de Moebius.

Bonjour Pim.

Bonjour Khimaira !

« Tremen » c’est quoi ?

Vous devez découvrir cela par vous-même avant de créer de fausses attentes.

Combien de temps avez-vous passé à réaliser votre album ?

Je crois que cela m’a pris environ dix mois.

Pourquoi le choix du noir et blanc ?

Parce que je ne crois pas que les couleurs ajouteraient quoi que ce soit à cette histoire, d’ailleurs elles n’existent pas dans le monde de Tremen.

Votre histoire est muette. Est-ce que la narration par l’image est pour vous plus compliquée que l’apport de dialogues ?

Ce n’était pas plus difficile ni plus facile de créer une histoire sans textes, les personnages de l’histoire ne sont pas capables de parler de toute façon. Ils doivent utiliser d’autres moyens de communication, dans la mesure où l’expérience du lecteur est comparable à celle du personnage principal de son voyage.

Quelle est votre technique de travail ? Travaillez-vous numériquement ou de manière traditionnelle ?

Je commence sur papier avec mon crayon BIC. Ensuite, j’utilise différentes techniques comme la sculpture numérique, la modélisation, le rendu et le dessin pour parvenir à une composition que j’aime bien. Après cela, je redessine tout numériquement.

Une préface de Philippe Druillet et une postface de Marc Caro ce n’est pas mal. Les connaissez-vous ? Vous ont-ils influencé dans votre travail ?

Je dois remercier mon éditeur (Dargaud) pour cela, ils ont pris les contacts. Leur travail m’a influencé ainsi que leur attitude. Ils n’avaient pas peur de créer quelque chose de nouveau. Je prends cela comme une inspiration et j’essaie de faire la même chose.

Est-ce que votre travail dans les jeux vidéo vous a aidé ou la BD est-elle un travail complètement différent ? Sur quoi travaillez-vous dans le monde du jeux vidéo ?

En ce moment, je travaille aussi comme modélisateur 3D. C’est l’une des rares techniques que j’utilise aussi pour créer les pages de mon livre. Dans ce sens, travailler sur une BD est beaucoup plus diversifié et vous donne un contrôle créatif presque absolu.

Pourquoi cette référence à Edward Hooper ?

J’ai trouvé l’atmosphère de solitude dans son travail inspirante et la façon dont il vous fait sentir comme si vous espionniez les gens. D’une certaine manière, vous espionnez des créatures d’une autre dimension lorsque vous lisez Tremen.

Quelles sont vos inspirations artistiques ?

Elles sont plutôt cinématographiques, littéraires, BD. Visuellement, Paolo Serpieri m’a inspiré le plus probablement, ses mondes mutés déformés définis avec sa technique de hachures sublimes m’ont grandement inspiré et motivé pendant de nombreuses années. En ce qui concerne la narration, j’aime beaucoup regarder le cinéma. Je préfère les histoires simples qui sont racontées de manière intéressante. Sergio Leone bien sûr, et S. Craig Zahler pour mentionner un réalisateur plus récent.

Un « Tremen  2 » est-il prévu ?

Je travaille dessus…

Avez-vous une petite anecdote à partager avec nos lecteurs concernant la création de cet album ?

C’est une question difficile, je n’ai rien qui me vienne à l’esprit pour le moment.

Merci Pim.

Merci à vous.