On le sait, Howard Phillips Lovecraft ne voyagea guère durant sa — courte — vie, mais ses personnages ont quant à eux accompli des périples les menant jusqu’en des contrées lointaines, au demeurant riches d’horreurs et d’abominations. C’est le cas du héros anonyme de la nouvelle Dagon, écrite par Lovecraft à 27 ans et qui fut sa première publication professionnelle. Officier de la marine marchande, le narrateur est fait prisonnier en plein Pacifique par l’équipage d’un destroyer allemand, mais il parvient à s’échapper à bord d’une chaloupe et finit par accoster sur une île équatoriale, un territoire sinistre recouvert de carcasses d’animaux marins… L’antre du terrifiant Dagon !

L’exemplaire que l’on a aujourd’hui entre les mains n’est bien sûr pas la première édition française de Dagon, c’est cependant le tout premier tome des « Carnets Lovecraft », une série de petits volumes reprenant chacun une nouvelle de l’auteur et très richement illustrés par le dessinateur Armel Gaulme. Passionné de croquis, de carnets de voyage et de Lovecraft, Armel Gaulme s’est lancé dans une entreprise des plus originales et pertinentes : accompagner la prose d’HPL d’une multitude d’esquisses au crayon, splendides, semblables à ce qu’aurait pu tracer le personnage-narrateur s’il eût été doté d’un cahier, d’une mine et d’un impressionnant talent artistique. Chaque double-page du livre associe texte et images, y compris les propos conclusifs d’Armel Gaulme qui, en fin d’ouvrage, prend à son tour la plume pour nous en dire long sur sa découverte de Lovecraft et les rapports que, depuis, il entretient avec l’imaginaire de l’auteur américain. Du très, très bel ouvrage qu’on ne peut que vous conseiller si vous avez noué le même lien passionné avec la littérature fantastique d’HPL. Dagon est disponible depuis le 14 août, le second volume, La Cité sans nom, arrivera le 16 octobre dans votre librairie préférée.