Résumé:

Toujours aussi déjanté, le Joker n’a de cesse de faire plaisir à sa démente fiancée, Harley Quinn ! Quoi de plus normal que de cambrioler une bijouterie pour lui offrir un somptueux cadeau d’anniversaire !

Malheureusement, les perles en question plaisent également à Catwoman, qui se bat bec et ongle pour se les approprier. C’est sans compter sur le justicier de Gotham, Batman, qui vient prêter main forte aux hommes du commissaire Gordon et fait capoter toute l’opération  !

Le cadeau «fait main» que le psychopathe offre à défaut à sa douce ne le satisfaisant pas, il envisage de dérober le chat bleu, un splendide diamant de 45 carats qui fait l’objet d’un reportage télé.

Une autre information, plus people, va le faire changer d’avis  : l’occasion pour lui de prendre sa revanche sur Bruce Wayne et son alter ego.

Notre avis :

Lorsque le co-directeur de la publication chez DC Comics, Jim Lee, débauche Enrico Marini (Gipsy, Les aigles de Rome) et lui propose de dessiner une aventure inédite de Batman, cela donne un diptyque au nom de code de «  The dark prince charming  » qui sort en grande pompe chez Dargaud (l’album est proposé en avant première à la Paris Games week), et sort deux jours seulement après sa publication outre-Atlantique.

Le recours à des artistes européens n’est pas nouveau, même chez DC Comics (le français Bengal sur Batgirl par exemple – Marvel avait engagé Moebius  sur «  Silver Surfer  »), mais il ne faut pas nier l’importance de ce projet.

Le dessinateur italien s’approprie l’univers du Justicier de Gotham avec brio, il ne cache pas son enthousiasme envers le personnage, charismatique à souhait, qui a bercé ses lectures adolescentes.

A voir le résultat final, on se souvient de «  Rapaces  »,   la série scénarisée par Jean Dufaux (Djinn, Croisades), que Marini avait illustré.

Rétrospectivement, les postures de Drago et Camilla n’ont rien à envier à celles que l’on trouve ici reprises avec le couple familier qu’est Batman/Catwoman : le cuir rouge cède la place au noir, et l’artiste use de sensualité pour mettre en scène Bruce Wayne et Selina Kyle, sous-entendant leur rapprochement sentimental dans un des flash-backs de l’album.

Toutefois, la comparaison s’arrête ici, car nul doute que ces planches sont bien celles d’une aventure de Batman. Marini se démarque de sa propre œuvre, et respecte également le cahier des charges qu’on lui a donné  : le traitement qu’il nous offre est à cheval entre le style du comics et celui de la bande dessinée telle qu’on la connaît sur notre continent, tant pour le visuel pur (la mise en page des planches) que pour le scénario.

Le joker est assurément l’autre «grand personnage» de cette aventure, omniprésent tout au long de l’album, le pendant indiscutable de celui qui devra se transformer en prince charmant pour délivrer l’enfant que le dément aux cheveux vert a kidnappé.

L’ancien élève des beaux arts de Bâle a pris le parti de n’utiliser que des personnages n’ayant aucun super pouvoir, pour coller à une intrigue policière mettant en parallèle courses poursuites débridées, hautes et en couleurs et l’enquête dans les bas-fonds de la ville pour retrouver Alina Shelley.

Toutes les autres figures connues de la série sont judicieusement exploitées avec, là encore, une patte et un humour qui font la différence comme, par exemple, la tentative du Commissaire Gordon d’arrêter de fumer.

De même la ville, Gotham, où l’ensemble des protagonistes évoluent : elle apparaît ici dans des couleurs moins sombres qu’on a pu lui connaître par ailleurs (outre les couleurs du Joker, le sépia et le bleu sont privilégiés) : là encore, Marini en propose une alternative remarquable et intéressante.

«  The dark prince charming  » propose une histoire  simple, mais efficace.

La certitude qu’elle soit autonome de l’univers de Batman pourrait nous assurer une surprise de taille  !

On est vraiment intrigué de découvrir la suite et le dénouement  !

Le second volet est prévu pour l’été 2018, et une version collector du premier tome est annoncée pour décembre.

Ne passez pas à côté de cet album ! Une aventure éditoriale qu’on espère se voir répéter avec d’autres artistes européens !