Dans un royaume condamné à l’immortalité, Zorn et Dirna ont un pouvoir très envié : celui de donner la mort. Car en effet, si aucun sujet ne trépasse, tous vieillissent et subissent le pourrissement de leurs tissus. En route vers le palais du roi, Seldnör (le père des enfants qui emprunte maintenant le corps de sa pire ennemie Kerozinn) dirige les Meutiers vers le château. Non loin de là, Splata (la mère de Zorn et Dirna) se tient prête à intervenir au moindre pépin. Mais tout cela n’empêchera pas le frère et la sœur de rencontrer de terrifiants personnages terrés au milieu de la brume…
Encore un tome jubilatoire dans cette série qui affiche décidément un sans faute. L’histoire surprend toujours autant et fait preuve d’une cohérence sans faille. Pourtant, la logique n’est pas aisée : le scénariste ne cesse de changer l’apparence de ses personnages et de faire cohabiter les âmes. Mais là où il y a un réel morceau de bravoure, c’est dans la scène d’amour entre Kerozinn et Splata, respectivement le père (dans le corps de sa pire ennemie) et la mère (dans le corps d’un gros barbu musclé) des enfants ! Tout ça sur fond de séquences gores avec le retour du gitan Geuner rapiécé de toutes parts et protégé par la carcasse d’une machine métallique. Ajoutons que ce cinquième tome nous en dévoile un peu plus sur la naissance de Zorn et Dirna par l’intervention de flashbacks très judicieux. Bessadi s’amuse visiblement beaucoup à dépeindre toutes ces incroyables péripéties. Rien n’est laissé au hasard par le dessinateur qui restitue l’aventure dans les moindres détails. Quant aux couleurs de Christian Lerolle, elle colle parfaitement aux différents enjeux. Le sixième et dernier tome viendra sans nul doute conclure une série à classer au top des meilleurs palmarès BD !