1609 : Masamoto Tenno est assassiné par un ninja. « 1611 : Jack Fletcher échoue sur les côtes du Japon : son père et tout l’équipage du bateau où il voyageait ont été massacrés par des pirates ninjas.
Recueilli par le légendaire maître Masamoto Takeshi, le seul espoir de Jack est de devenir un jour un guerrier samouraï. Son apprentissage peut alors commencer… Mais la vie à l’école des samouraïs est un combat constant pour survivre. Même avec son amie Akiko à ses côtés, Jack est traité comme un garçon à part par ses camarades… »
Débutant par le prologue, un court chapitre relatant l’assassinat de Tenno, le roman bifurque alors à 180° pour se retrouver en plein océan Pacifique déchaîné entraînant l’Alexandria, à bord duquel Jack Fletcher et son père se trouvent, vers son destin. Dès le départ le ton est donné sur les rivalités commerciales entre les puissances occidentales qui cherchent par tous les moyens à trouver de nouvelles richesses, de nouvelles voies maritimes et les secrets doivent être bien gardés au péril de la vie de ceux qui conservent les précieux « routiers ». Rapidement, vous comprendrez aussi l’hostilité des Japonais envers l’extérieur : le Japon est en effet entré en ce début de XVIIème siècle dans une période de son histoire appelée Edo qui correspond à une fermeture du Japon à l’Occident et à un long moment d’isolement qui ne prendra fin qu’avec l’ère Meiji dans la dernière moitié du XIXème siècle.
Les personnages sont bien campés, bien décrits, attachants et dotés d’une forte personnalité qui les rend facilement identifiables. Le rythme est soutenu et la narration entraîne le lecteur dès les premières lignes dans le sillage de son héros Jack Fletcher qui va, par la force des choses, apprendre le japonais, découvrir la culture japonaise, ses légendes, ses us et coutumes ainsi que celles des arts martiaux car il doit devenir samouraï.
D’aventures, en tentatives d’assassinat, vous suivrez notre héros blond, ses doutes, ses souffrances, ses difficultés à se faire accepter, lui, le gaïjin (étranger au sens péjoratif du terme.
Pourtant sa ténacité, sa bravoure lui vaudront de découvrir la capitale Kyoto, la ville des temples et son école la « Niten Ichi Ryu » : la plus grande école de sabre de Kyoto, qui forme au « bushido » : la voie du guerrier.
Il s’y fera des amis et bien évidemment des ennemis comme Kazuki, fils d’un clan de samouraï qui n’accepte pas et ne comprend pas ce qu’un étranger vient faire ici. Il devra participer à un Taryu-Ziai, compétition entre les écoles d’arts martiaux, et montrer sa force et sa détermination pour aider ses camarades et sauver l’honneur de son école.
Ce roman est donc une ballade, tout sauf zen, à travers un Japon authentique et de légende, avec ses clans de samouraïs qui s’affrontent.
Avec Jack vous apprendrez que « la voie d’un guerrier n’est pas de détruire et de tuer, mais d’entretenir la vie. La protéger ».
La voie du guerrier de Chris Bradford est un excellent roman doté en fin de volume de notes, de “comment prononcer les mots japonais ?“, de la traduction des phrases japonaises qui figurent dans le corps du roman et d’un glossaire permettant d’identifier rapidement les principales expressions et mots importants. Un départ en fanfare qui bien évidemment laisse le lecteur sur sa faim dans l’attente du tome suivant à paraître : la voie du sabre.
Un petit bémol peut-être : pour formidable qu’il soit ce roman séduira les curieux et bien évidemment les amateurs du genre mais pourrait rebuter ceux qui sont allergiques à l’Orient et aux arts martiaux. Laissez-vous tenter : Young Samouraï en vaut la peine.