Yatterman est tiré d’une série télé d’animation japonaise des années 1970, diffusée sur la chaîne Fuji TV. Ce programme a connu un revival en ce début de 21ème siècle avec la production d’une seconde série (2008-09), d’un long métrage d’animation et de ce film live réalisé par notre ami stakhanoviste de la caméra, Takashi Miike. Pour vous situer la chose, Miike a tourné Yatterman juste avant Crows Zero 2, disponible depuis un an chez nous en dvd.

Le scénario s’avère fort simple : d’un côté nous avons les gentils, les « Yattermen », un duo fille-garçon de super-héros secondé par un petit robot volant (qui « fonctionne avec deux piles d’1,5 volt ») ; de l’autre nous avons les méchants, les Doronbo, un trio d’abrutis finis, sorte de version décadente des Rapetous menée par Doronjo (Kyôko Fukada), une bomba fringuée en cuir et résille, comme si elle donnait des parties SM à Disneyland Tokyo.

Comme ils le chantent si bien lors d’un intermède musical, les Doronjo se prennent déculottée sur déculottée, et tous leurs plans se voient immanquablement contrés par les Yattermen. Cela n’empêche pas ces bad guys de carnaval de poursuivre une quête ambitieuse, réunir les fragments d’une pierre magique en forme de crâne qui leur permettra de concrétiser tous leurs projets démoniaques…

La production a mis le paquet avec des costumes, des décors et des effets spéciaux très soignés, pour un résultat qui n’est quand même pas du meilleur goût, tout comme l’humour patapouf des nombreuses scènes comiques. Disons que tout cela est très chargé, hyper-coloré et jouant à fond la carte du dessin animé live, pour le plus grand plaisir des kids. Miike a aussi pensé aux adultes (ou aux ados) en osant quelques scènes sexuellement connotées plutôt inattendues dans ce type de production, et qui seraient impensables dans un métrage occidental à destination des gamins. Ainsi, les Doronbo inventent un robot géant aux formes féminines et dont les nibards XXL (les « lolos mitrailleurs » !) crachent le plomb sur les Yattermen. Le golgoth femelle pousse des cris d’extase à chaque décharge et la séquence se conclut par une étreinte explosive entre l’engin et Yatterwan, le chien-robot géant des héros. Un peu plus tard, Doronjo se frottera l’entrejambe sur une barre de fer au cours d’un des combats, un des Doronbo se fera grignoter la quéquette par un petit cochon-robot, etc. Des audaces déviantes qui, associées à la mise en scène énergique de Miike, ont su séduire le public du dernier festival Fantasia, au Québec, où le film a été sélectionné et primé.

Le dvd est disponible à la vente depuis le 12 mai (WE Prod).

Durée : 106’, contrairement aux 119’ annoncées par la jaquette et qui correspondent à la durée officielle du film. Il semblerait que le montage ait été abrégé dans cette édition dvd. Ok, on est peut-être lésés, mais le show est quand même un peu longuet…
Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3
Son : français et japonais, 5.1.
Sous-titres : français
Bonus : bandes annonces japonaises, interviews des acteurs et du réalisateur, making-of des robots, la danse des Doronbo, les secrets du tournage