A première vue, ce nouvel album de Omnia  intitulé World of Omnia est un best of qui cache son nom mais il est surtout le symbole de la période charnière vécue récemment par le groupe. Comme l’a expliqué Steve cet été, le groupe a dû entamer une réflexion sur le sens qu’il voulait donner à sa musique. Soucieux de diffuser et de populariser sa musique au plus grand nombre, le groupe trahissait un peu la philosophie et l’éthique de sa musique et de sa spiritualité Païenne en cherchant la reconnaissance des médias. A partir de ce constat, Omnia a décidé de revenir aux sources et de revenir aux bases de son succès : son public et ses sources païennes. Vestige de cette courte période d’hésitation, on retrouvera sur cet album deux morceaux connus  de Omnia travaillés pour des passages radios : « Alive ! » et « Dil Gaya ». World of Omnia est donc à prendre comme un témoignage de l’histoire de ce groupe hors du commun qui a su insuffler la magie des temps anciens dans une musique pagan folk ressuscitée.
Panachage d’anciens morceaux, d’anciens titres retravaillés et de compositions inédites, l’album constitue comme son nom l’indique un condensé de l’univers atypique du groupe. Parmi les vieux morceaux, Omnia n’hésite pas à recycler une très grosse partie de son dernier album studio Alive ! puisque l’on retrouve sur World of Omnia « Where you at the rock ? », « Richard Parker’s Fancy », « Wytches’ Brew » et « The raven » auquel on pourrait ajouter la version radio de « Alive ! » soit quand même 5 morceaux.
Parmi les morceaux revisités, signalons l’impressionnant « Dúlaman » que Jenny a pris l’habitude de faire en live et le morceau en latin « Odi et Amo », vestige de l’époque où Omnia  était une troupe de théâtre qui s’exhibait lors de spectacles historiques Gallo romains.
Sur les 14 morceaux de l’album, on ne dénombre que deux réels inédits ce qui est assez peu  surtout que l’une des deux chansons « Old man tree » s’avère assez décevante. Nous savions que Jenny s’était remise à la pratique du piano pour incorporer cet instrument dans la musique du groupe et justement les deux inédits de l’album témoignent de cette nouvelle diversification musicale. Le résultat est mitigé puisque « Old man tree » ne sonne pas comme du Omnia, on dirait une ballade mélancolique manquée où un violon vient faire pleurer ses cordes sur  une mélodie au piano banal bien loin de l’univers Pagan folk qu’on leur connaît. Nous aimons Omnia quand il fait du Omnia et pas quand il essaye d’imiter un style que l’on a déjà vu ailleurs.
Heureusement, le deuxième inédit « Niiv » s’avère être un excellent morceau qui dégage une forte émotion accentuée par les évènements récents. En effet, le personnage de Niiv qui a inspiré ce morceau est le fruit de l’imagination de l’écrivain Robert Holdstock  récemment disparu et à qui l’on doit les merveilleux cycles  La forêt des Mythagos et Le Codex Merlin (dans lequel on retrouve le personnage de Niiv). On sait que l’écrivain et le groupe nourrissait une admiration et un respect mutuel et sachant que le morceau a été composé avant sa disparition, son écoute prend une dimension toute particulière.
World of Omnia
pourrait s’avérer décevant pour les fans de la première heure en raison du peu d’inédits mais il pourra constituer une excellente porte d’entrée à l’univers d’Omnia pour les autres. Dans tous les cas, il n’en reste pas moins un excellent témoignage de ce que le groupe a su accomplir.