En 2077, le Japon domine les secteurs de la robotique et de la biotechnologie. Mais les Nations-Unies considèrent ces avancées technologiques comme une menace pour l’humanité et mettent en place un système de réglementation draconien.
Le Japon claque alors la porte de la communauté internationale et s’isole complètement du reste du monde. Dix ans plus tard, une unité des forces spéciales américaines, le SWORD, – dont l’un des membres est le Lieutenant Commandant Vexille – est envoyée pour enquêter sur la situation réelle au Japon. Ce qu’ils vont découvrir va changer la face du monde…

Deuxième réalisation de Fumihiko Sori (Ping Pong, 2002), Vexille est un film d’animation entièrement réalisé en images de synthèse, qui avait été choisi pour ouvrir le Festival de Locarno en 2007.

  

Thématique récurrente du cinéma japonais, l’annihilation de la civilisation nippone est cependant, ici, abordée sous un angle un peu différent, limitant le sentiment de « déjà-vu ». Avide de puissance (et surtout de domination mondiale…), le gouvernement japonais met au point, avec l’aide du trust Daiwa Technologies, un virus technologique qui pourrait rendre l’humanité plus puissante et plus docile. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme prévu…

Servi par des images magnifiques, l’animé se veut aussi une réflexion sur l’humanité et son avenir face à l’omniprésence de technologies qui prennent le pas sur la vie. L’ambiance générale est plutôt sinistre, et nous pouvons sentir le combat entre vie et technologie jusque dans l’opposition des images et des couleurs, grâce à quelques scènes très soignées : l’envol du papillon bleu au dessus du bunker métallique, ou plus simplement ce Tokyo coloré et animé ceint par un mur infranchissable et perdu au milieu d’un étendue désertique et morte. Le message passe bien…
Le scénario ne révolutionne pas le genre, mais il est intéressant et nous conduit au final sans ennui. Les scènes de combat sont fluides, rapides et nettes, même si l’on sent bien que l’action pure et dure n’est pas vraiment le propos du film. Les personnages manquent parfois de profondeur, mais cela ne gâche en rien le plaisir, et ce manque est parfaitement excusable : les protagonistes sont nombreux, avec des personnalités et des desseins extrêmement différents qu’il aurait été particulièrement difficile de creuser sans alourdir l’intrigue inutilement. Le choix des flash-back pour apporter juste ce qu’il faut d’informations est également judicieux.

 

La bande originale colle parfaitement à l’ambiance, et les groupes y figurants (Dead Can Dance, Basement Jaxx, Asian Dub Foundation …) ont clairement été choisis pour la dimension plutôt introspective de leurs musiques.

Vexille, sans être un chef d’œuvre, est tout de même un excellent animé, tant au niveau des graphismes que du traitement de l’histoire, qui mérite que l’on s’y arrête…

Sortie en DVD et Blu-Ray le 27 janvier 2010

 

 

Disponible en DVD et Blu – Ray

Format vidéo: 1.78 – 16/9e

Durée: 110 mn

Son: 5.1 en français et japonais – sous-titrage français/japonais

Bonus: interview du réalisateur, bandes annonces