Viktor, le patriarche vampire, a créé une race hybride mi-humaine mi-loup-garou, les lycans, pour en faire des esclaves chargés des basses besognes et de la protection de son château durant la journée. Le premier de cette lignée, Lucian, file en secret le parfait amour avec Sonja, la fille chérie de Viktor. De cette idylle interdite naîtra dans le sang l’antagonisme guerrier entre vampires et lycans…

Troisième tour de piste pour les vampires et loups-garous de la saga Underworld, initiée avec succès en 2003. Après un deuxième tome encore plus réussi (Underworld : Evolution, 2006), où l’histoire gagnait de l’ampleur en visitant plusieurs époques et une multitude de décors, ce nouveau film sous forme de prequel prend le spectateur à contre-pied avec son intrigue située au Moyen-Âge et son unité de lieu, soit le château de Viktor, tyran menant au fouet son petit monde à crocs et à poils. Le scénario développe en fait sur 1h30 l’histoire contée sous forme de brefs flashs-back dans le premier opus.

D’étreintes secrètes en intrigues de couloirs, le film est parsemé d’éclairs de violence assez gore (quand les garous tombent sur la viande blafarde des suceurs, ça gicle !), et il se suit avec un intérêt certain malgré les défections de la craquante Kate Beckinsale, héroïne des deux premiers volets, et de son mari réalisateur Len Wiseman. Le Français Patrick Tatopoulos, jusqu’ici spécialiste des effets spéciaux, en profite pour faire ses grands débuts derrière la caméra en évitant de trop recourir — mais un peu quand même — aux CGI, et en mettant joliment en scène, dans un décor nocturne gothique à souhait, le couple maudit Lucian et Sonja, Roméo et Juliette aux canines acérées. Présent dans les premiers Underworld, Michael Sheen, crinière noire, regard intense, reprend son rôle de Lucian, et l’Anglaise Rhona Mitra, alias Sonja, ferait presque oublier la vampirette Selene/Beckinsale si elle n’arborait de magnifiques lèvres repulpées au collagène qui n’ont rien de médiéval !

Parmi la distribution, on retrouve également le colosse noir Kevin Grevioux, co-scénariste et interprète de Raze, et bien sûr le génial Bill Nighy, qui s’éclate encore à jouer au super-méchant en cabotinant comme jamais dans le rôle de Viktor. Dommage, d’ailleurs, que le scénario ne joue pas davantage la carte du prequel en remontant plus loin dans le temps jusqu’aux origines de ce personnage. Quelques intrigues secondaires, également, tels les agissements mystérieux de Tannis ou les relations entre les humains et la caste des vampires, auraient gagné à être développées pour aboutir à un métrage plus ambitieux. Il n’empêche que ce Soulèvement des Lycans constitue un préambule très honorable aux films de Wiseman, et il donne envie d’en voir plus…