Résumé:

Pour échapper à son malaise, John se réfugie dans son monde imaginaire.
Manquant de confiance en lui, il prend le parti de tourner en dérision les situations quotidiennes. Il se fait évoluer dans une "anti-école" avec des camarades et des professeurs qu’ils surnomment de prénoms burlesques.
Mr Steenwilly ne voit pas, par exemple, que son tuba est en réalité un crapaud que l’adolescent n’arrive pas à dresser pour jouer correctement au sein de l’orchestre du collège.
Les cours d’algèbre de Mme Moonface sont également une torture, mais ce n’est rien comparé aux sévices que John endure une fois rentré chez lui de la part de son beau-père qui le bat.

Sans amis, amoureux transis, comme tous les garçons de sa classe, de Gloria, John essaye tant bien que mal à s’adresser à sa mère, dont il pense qu’elle l’ignore, car souvent absente pour son travail.
A travers son monologue on le voit s’enfoncer un peu plus chaque jour, perdant progressivement l’estime qu’il a de lui.

Notre avis:

Sujet grave que celui abordé par David Klass dans Tu ne me connais pas, roman jeunesse dont la réédition dans la collection Karactére(s) chez Seuil est amplement justifiée par ses qualités littéraires.

Cet auteur d’outre atlantique à la popularité montante, dont le dernier tome de la trilogie du gardien- Phi, la clé du temps est paru aux éditions Intervista au mois de novembre, montre un certain savoir faire quant à nous immerger dans la peau de ses personnages, qu’il s’agisse de science fiction à connotation écologique ou comme ici dans un genre plus réaliste.

Très vite on s’identifie à John. On en vient à partager très naturellement ses espérances, sa déception, ses déboires, en riant malgré tout tant le style d’écriture s’y prête, entrant de plein pied dans son univers fantasque, que la réalité rattrape par moment.

David Klass maîtrise véritablement son propos, insufflant au fil du dur apprentissage de son héros, un message positif à tous les points de vue.
Si John ne parvient pas à communiquer avec sa mère, il bénéficie du soutien de la discrète Violent Hayes, mais aussi de l’assistance d’adultes responsables, qu’ils soient où non issus du corps enseignants, et qui suspectent les difficultés auxquels ils doit faire face.

L’histoire est relatée avec beaucoup de justesse et de psychologie.
L’ensemble apparaît comme très crédible et réaliste, ce qui change des récits où les adolescents paraissent plus mûrs que les grandes personnes parmi lesquels ils évoluent.
L’émotion est au rendez-vous, on ne peut refermer le roman sans être toucher par l’histoire qui nous est relatée.

C’est un véritable régal que de voir le chemin que prend se jeune garçon qui se révèle au fil des pages jusqu’à atteindre une certaine sérénité, tirant de fructueux enseignements de ces épreuves.

Un petit chef d’œuvre, une perle rare qu’il faut faire connaître.