Transcendance est le bon exemple du film doté d’un scénario papier solide, mais qui une fois transposée sur grand écran perd de son charme et de son côté innovant. Pourtant, tout est là pour que la magie opère. Wally Pfister passe pour la première fois derrière la caméra en tant que réalisateur après avoir travaillé en tant que directeur de la photographie sur de nombreux films, notamment ceux de Christopher Nolan tels que Le Prestige, The Dark Knight ou encore Inception. Le monsieur n’est donc pas nouveau dans le cinéma de science-fiction. Toutefois le passage à la réalisation ne se fait pas sans mal.

Transcendance part d’une idée originale est très actuelle : la recherche autour de l’intelligence artificielle. Ici, les docteurs Will Caster (Johnny Depp) et Evelyn Caster (Rebecca Hall) sont des spécialistes du domaine et à la pointe de la recherchée. D’après eux, insérer une conscience dans une intelligence artificielle permettrait d’améliorer la médecine ou encore la recherche dans de nombreux domaines. Un groupe d’extrémistes mené par Bree (Kate Mara) s’oppose à ces évolutions, clamant que tout cela pourra entraîner le déclin final de l’humanité. A la suite d’un débat, le docteur Will Caster se fait mortellement blesser et dans une dernière volonté, sa conscience est progressivement intégrée dans l’intelligence artificielle qu’il a lui-même créée.

En somme, l’idée est bonne, mais le scénario n’est pas sans défaut. Dès les premières minutes, le réalisateur prend le parti d’expliquer que la civilisation que nous connaissons n’existe plus, une sorte de bug de l’an 2000 puissance dix mille. Le reste du film est consacré à expliquer comment cela est arrivé. La première partie est donc certes un peu lente, mais n’en demeure pas moins intéressante et soulève nombre de questions : quelle est la place de l’informatique dans nos vies ? L’intelligence artificielle est-elle le futur de la civilisation ? Bref, on pense que le film pourrait nous faire réfléchir. Je dis bien pourrait, car la deuxième partie du film s’éloigne de tous ses objectifs.

En effet, passer les quarante premières minutes, le soufflé retombe bien vite. Le scénario prend des chemins incohérents, perdant ainsi sa profondeur. L’instant n’est plus à la réflexion, mais à une romance hollywoodienne couplée à de bonnes grosses scènes d’actions, malheureusement peu efficaces. Les acteurs ne relèvent pas non plus le niveau, livrant pour la majorité une performance relativement plate et sans consistance. Unique mention spéciale pour Paul Bettany et surtout Kate Mara, vus notamment dans la série House of Cards, dans le rôle de leader d’un mouvement anti-technologique.

Transcendance est donc un film plein de promesses qui aurait pu être fait d’une façon bien plus efficace et intéressante. Tout cela donne l’impression que Hollywood aime de moins en moins les scénarios complexes, y préférant des codes traditionnels de film d’action.