Le mirmillon, le rétiaire, le secutor et bien sûr le thrace… Tous étaient entraînés à la dure par le laniste dans l’enceinte du ludus. Ces termes vous sont familiers si vous êtes déjà instruit sur le sujet de la gladiature. Sinon, autant que le tome 1 paru l’an dernier, ce nouveau chapitre va vous en apprendre un rayon sur la société romaine antique et le régime de vie des combattants de l’arène.

Ayant toujours à cœur d’associer aventures et récit historique documenté, Francesco « Trif » Trifogli inflige à son héros, le Gaulois Cléio, désormais gladiateur et jeune homme musculeux, une série d’épreuves qui, au fil des affrontements, se conclura par la liberté ou la mort… Aussi passionnant que le volet précédent, ce deuxième volume se suit comme un péplum de cinéma, se partageant entre les épreuves endurées par Cléio, bientôt vedette de l’amphithéâtre Flavius sous le nom de Pardus, et celles que traverse sa bien-aimée patricienne Adriana, prête à tout pour que son amoureux puisse s’échapper de sa condition d’esclave condamné à combattre. Adriana tire toutes les ficelles possibles, seulement, Cléio/Pardus, plusieurs fois victorieux le glaive à la main, prend dangereusement goût aux vivats de la foule qui l’acclame.

Gloria Mundi est porté par un rythme qui ne faiblit pas et servi par le coup de crayon expert de Trif, comme d’habitude très à son aise dans la peinture des corps et des mouvements (et la palette d’Andrea Celestini est toujours somptueuse). La cruauté des péripéties se savoure autant que le suspense, qui culmine lorsque Cleio est désigné pour prendre part à un combat à mort — un duel sine missio, en latin dans le texte —, disputé en privé pour le seul loisir de l’empereur Domitien. Alors on lève le pouce, et d’ici la parution du troisième et dernier volet, n’oublions pas de poser un regard appuyé sur la version érotique de ce même album, intitulée Amor et Gloria, disponible début avril chez l’éditeur Tabou BD.

En librairie depuis le 12 décembre 2023.