Tandis que Thorgal tente de rattraper les ravisseurs d’Aniel, Jolan poursuit son initiation. Après avoir conquis le bouclier de Thor, il est chargé par Manthor de rapporter un fruit d’Asgard, seul susceptible de redonner à la mère de Manthor, Vylnia, son éternité. En espérant que la manière douce suffise…

Mine de rien, c’est déjà le troisième de Thorgal à paraitre avec Yves Sente aux commandes. Dans cette nouvelle ère, le départ de Van Hamme est symbolisé par un recentrage autour du fils de Thorgal en lieu et place du célèbre barbare. Mais l’enfant des étoiles ne disparait pas pour autant complètement. Si l’aventure qui nous est contée est effectivement centrée sur Jolan, nous suivons en toile de fond la quête de Thorgal pour retrouver son plus jeune fils Aniel enlevé.

Si cette volonté de ne pas couper complètement les ponts avec le héro historique de la série offrait un intéressant contraste avec le destin de Jolan dans le précédent tome, il devient ici presque embarrassant. Les quelques scènes où il intervient sont en effet complètement déconnectées des aventures de Jolan, même s’il est évident que les enjeux finiront par se rejoindre. Toute la question est de savoir quand : quand l’initiation de Jolan finira-t-elle? Quand retrouvera-t-il Thorgal? Quand ce dernier reprendra-t-il les reines de sa série, comme on peut hélas commencer à le pressentir – on commence à parler d’un "Cycle de Jolan", comme s’il s’agissait d’une parenthèse dans la série ?

L’absence d’enjeux construits sur la durée empêche tout début de réponse, une absence qui résonne comme une redite du tome 31, pour ne pas dire comme un ronflement. Reste l’histoire de ce volume, plaisante, et le graphisme de Rosinski, au sommet de son art. Ce qui est à la fois déjà beaucoup, mais forcement décevant pour une geste épique de la trempe de Thorgal.