Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien, car depuis son enfance, il le possède.
Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York. Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park. Enfin, ils ne sont plus seuls. Mais ils sont alors sauvagement agressés et leur destin bascule. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis. Jimbo est le seul à l’avoir compris, mais aussi le seul à pouvoir les arrêter. Il va devoir combattre le déchainement de violence de ses petits prodiges…
En sortant de la salle, je me suis demandée si un jour la France réussirait à réaliser des films d’animation corrects. En visionnant The Prodigies, je me suis dit que ce jour-là n’était pas près d’arriver…
Antoine Charreyron nous propose un film au scénario bâclé avec des thèmes pourtant intéressants (la différence, réflexion sur la violence, la société actuelle, la télé-réalité…) malheureusement traités en surface. Dans le but de proposer un film d’animation pour ados/adultes, le réalisateur en profite pour surenchérir dans la violence sans aucune raison. Pour prouver qu’en effet les adultes aiment les films d’animation, pas besoin de montrer viol, enfants battus et tête arrachée ! Il est apparemment toujours difficile de rivaliser avec les séries adultes japonaises (notamment Death Note) qui proposent des intrigues bien plus étoffées que ça.
L’intrigue bascule lorsque les cinq prodiges décident de débarrasser le monde des adultes gênants après leur agression. L’un d’entre eux sombre dans la folie pure sans aucune justification. Les scènes s’enchaînent et laisse planer un terrible sentiment d’ennui. La fin, pleine d’espoir et de joie, tranche complètement avec le reste du film et donne enfin une note positive à l’ensemble.
Si l’histoire ne captive pas, la terrible animation gâche le film bien plus encore. Comment est-il possible de proposer une animation aussi mauvaise à un public déjà conquis par les Japonais, Pixar et même les jeux vidéo actuels (Call of Duty, Castlevania, Dragon Age, Assassin’s Creed…); vingt fois mieux faits que The Prodigies ? J’ai eu l’impression de regarder les anciens Tomb Raider ou pire, Les Sims !
Rarement ai-je été aussi médisante, mais honnêtement, je trouve ce film honteux. Nous avons les moyens et des personnes de qualité dans l’animation capables de réaliser de belles choses, et sortir ce genre de film est inacceptable. Les décors sont affreux : vides et dénués de toute vie. Certaines formes ne fonctionnent pas et la 3D est horrible. De plus, avec les lunettes les défauts sont encore plus visibles. Deux ou trois séquences sont cependant bien réalisées, celles impliquant l’usage de ralentis. La suspension dans les airs des objets est bien faite et la 3D donne une véritable sensation d’arrêt sur image.
Que dire des personnages ? Les visages sont inexpressifs, les vêtements font “fake”, les cheveux sont animés n’importe comment, la peau ressemble à celle des Barbie…
CONCLUSION
Pas la peine de s’étendre davantage sur ce film d’animation désastreux qui partait pourtant d’une belle ambition, et qui aurait pu donner quelque chose de bien. L’année dernière, L’Apprenti Père Noël (en 2D !) était même bien plus séduisant…