On ne peut pas dire que du bien des derniers films de la série Saw, scénarisés par Patrick Melton et Marcus Dunstan. Les deux compères ont également commis le script de ce Collector, thriller horrifique (mis en scène par Dunstan) sorti l’été dernier aux Etats-Unis et qui nous arrive directement en dvd.

Arkin, un ex-repris de justice, entend bien pouvoir s’acquitter d’une dette en cambriolant la maison de son nouvel employeur. Pas de chance : à son arrivée, les lieux ont déjà été investis par un criminel autrement plus endurci et retors. Arkin va passer une nuit d’enfer à tenter de sauver la petite famille qu’il était venu détrousser…

Il est proprement hallucinant, après avoir visionné le film, de constater le décalage entre la qualité de l’œuvre achevée et les ambitions avouées par le réalisateur dans le petit making-of proposé en supplément sur le dvd. Dans cet entretien d’une vingtaine de minutes (tourné par le Français Gilles Penso), Marcus Dunstan, bouffi d’autosatisfaction, se déclare on ne peut plus fier de son film et ne tarit pas d’éloges à propos de l’équipe « formidable » composée de gens « géniaux » qui l’ont accompagné dans la réalisation de son premier long métrage. Le problème, M. Dunstan, est qu’il aurait été souhaitable, pour faire honneur à tous ces talents, de pondre un scénario qui tienne un minimum la route et ne prenne pas les spectateurs pour des abrutis. Ainsi, l’horrible tueur masqué qui sévit devant la caméra, non content de séquestrer et torturer toute une famille, se donne-t-il la peine de truffer leur maison de pièges mortels, de la cave au grenier. Dans quel but ? On n’en saura rien, et pour cause : ces chausse-trapes (nécessitant des heures et des heures d’installation pour un type tout seul) n’ont aucune raison d’être, si ce n’est celle de donner du fil à retordre au héros, Arkin, dont l’irruption dans la baraque ce soir-là était bien sûr imprévisible. Tout cela est donc parfaitement gratuit et débile, complaisant au dernier degré dans la violence sadique (à l’exception d’une fillette, tout le monde y passe, du paternel, dont les boyaux finissent sur le plancher, jusqu’au chat de la maison, cramé à l’acide et coupé en deux), et l’on finit par se taper la tête contre les murs lorsque l’ami Marcus, enthousiaste jusqu’à l’inconscience, confesse avoir voulu tourner un hommage aux meilleurs films de Mario Bava et de Dario Argento. Porcaccia miseria ! Et figurez-vous que la punition n’est pas terminée puisque la fine équipe (Dunstan, Melton, mais aussi Brett Forbes et Patrick Rizzotti, les producteurs avisés de la chose) affirme vouloir donner un prolongement aux méfaits de leur Collectionneur. J’ai sacrifié 1h30 de mon existence à contempler ce premier opus, ce sera donc sans moi pour la suite, les gars…

 

Sortie le 21 juillet en dvd et blu-ray (CTV International / TF1 Vidéo).

Durée : 86′

Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3

Son : Français et anglais, 5.1.

Sous-titres : Français

Suppléments : Vidéo-clip Beast de Nico Vega, Making-of, bande annonce.