Cette après-midi était projeté en avant-première à l’Etrange Festival The Children de Tom Shankland. Le film sortira sur nos écrans le 21 octobre.

Deux familles se réunissent dans une maison à la campagne pour célébrer le Nouvel An. Un havre de paix pour les parents, un parfait terrain de jeu pour les enfants. Très vite pourtant, ce moment privilégié prend une tournure qu’aucun des adultes n’aurait pu envisager : leurs propres enfants, sous l’effet d’un mal mystérieux, se retournent contre eux avec une cruauté et une ingéniosité implacables.

The Children est un film d’horreur dont le pitch semble plutôt original, mais qui est en vérité dénué d’une véritable histoire et dont certains procédés cinématographiques ont déjà été vu dans plusieurs films d’horreur. L’exposition de ce film est maîtrisée : Shankland pose le décor et présente correctement les personnages pour la suite. L’ambiance est bon-enfant même si l’on ressent déjà la tension avec le petit Paulie, malade en sortant de la voiture et enfermé dans un mutisme complet ou avec Casey, ado de 16 ans qui n’a pas du tout envie de passer le Nouvel An en famille. Le reste du film malheureusement ne suit pas le début et est décevant.

Les enfants sont soudain atteints d’un mal que les parents ne décèlent pas, trop absorbés par leurs histoires d’adultes. C’est d’ailleurs ce sujet qui reste le plus intéressant du film: les parents délaissent leurs enfants et se prouvent mutuellement qu’ils sont de bons parents avec une autorité feinte. A partir de la première mort (la luge), il n’y a plus d’intrigue. Le but du film: des enfants s’attaquent aux adultes. Point. Où est l’intrigue ? Nulle part, mais certainement que voir des enfants attaqués leurs parents, c’est fun ! De plus on ne sait jamais pourquoi ces enfants deviennent subitement agressifs et incapables de contrôler leurs pulsions meurtrières. Le fait de ne pas avoir d’explications rend cette histoire peu crédible. De plus, les enfants qui deviennent soudain pâles avec des lèvres gelées et des yeux rougis et inexpressifs… heu… c’est quand même pas hyper original! La fin est complètement ridicule et ne nous éclaire d’ailleurs pas plus sur le pourquoi des évènements. On remarque de nombreuses références aux bébés, à la maternité ou encore à l’accouchement, mais aucune de ces pistes n’est exploitée.

Au niveau de l’horreur, j’ai apprécié de voir que ce n’est pas un énième film gore. Il y a des passages un peu durs, mais ce sont des sensations physiques dues aux blessures que reçoivent les adultes (la boucle d’oreille notamment ou encore le genou…). Pas d’effusion de sang ce qui est plutôt malin et différent. La tension est assez soutenue malgré une utilisation trop fréquente du « ouh! Tu m’as fait peur » après qu’un adulte se fasse surprendre ou du fameux objet qui tombe avec une musique angoissante derrière.

Il y a également un gros problème trop souvent visible dans un film d’horreur. Quand vous êtes poursuivis par un ou plusieurs tueurs, vous fuyez, c’est un peu logique, eh bien là non. Et vas-y que je m’approche de mon enfant qui va me tuer ! Et vas-y que je sors de la voiture alors que tout est silencieux et que je vais me faire sauter dessus ! Et vas-y que je rentre dans la tente alors qu’on m’a dit de ne pas y aller ! C’est pas croyable quand même comme les scénaristes des films d’horreur présentent des personnages bêtes alors que les acteurs jouant ces rôles n’agiraient absolument pas comme ça dans la vraie vie !

Honnêtement, je n’ai pas vraiment eu peur. Je n’ai pas eu la chair de poule ou des sueurs froides contrairement à ce qu’on nous avait prédit en introduction. La bande-son permet néanmoins de garder un certain dynamisme pendant les scènes dramatiques. Les « pauses » sont complètement judicieuses et ne font qu’accentuer ce qui va se passer après.

Les acteurs adultes et la jeune fille qui joue Casey sont vraiment bons. Ils sont naturels et bien dans leurs rôles. On ne peut rien dire sur les enfants, car disons-le franchement, ils n’ont presque pas de dialogues et ne font que pleurer, geindre ou crier. La petite Leah est cependant assez flippante.

Si Tom Shankland n’est pas un bon scénariste, je dois cependant reconnaître que c’est un bon réalisateur assez prometteur. La réalisation est léchée avec de beaux plans de nature, des mouvements de caméra fluides et assez grandiose, et un montage efficace qui rend les scènes de tension dynamiques. Certaines scènes malheureusement sont directement copiées de films comme Shining ou REC.

CONCLUSION: Oui j’ai été déçue par The Children, car je partais avec une véritable envie de voir ce film. L’intrigue manque d’ambition : c’est vraiment dommage de voir qu’un réalisateur veut faire un film d’horreur original qui n’est finalement qu’un film d’horreur banal. Ce n’est donc pas indispensable de voir The Children. Revoyez (ou voyez si ce n’est pas déjà fait) REC si vous avez envie d’un bon coup de flip.

Rendez-vous mardi avec La Symphonie des Brigands et Goemon toujours à l’Etrange Festival…