Dans les montagnes vivent les Tengus… Ces démons du folklore japonais rôdent et s’en prennent aux humains, qu’ils dévorent pour acquérir plus de force. Heureusement des gardiens veillent, par exemple Mamoru Yamaemori, 21 ans, éduqué à la dure et entraîné à pourfendre les créatures. À présent les parents sont décédés et Mamoru, en plus de la chasse aux démons, doit veiller sur Yu et Kei, ses frères cadets de 15 et 17 ans.

Les combats contre les Tengus sont des épisodes longs et gore, mais le plus éprouvant pour les héros réside dans les cas de conscience nombreux auxquels ils sont confrontés : Tengu Hunter Brothers déploie tout un éventail de valeurs très prisées au Japon — l’abnégation, la responsabilité, le sens de la dette et du sacrifice pour le bien commun, etc. — auxquelles les gardiens se conforment, quand bien même le poids sur leurs épaules est insupportable. Et la vie de Mamoru se complique encore dès lors qu’au fil des escarmouches, il se rend compte qu’il est lui-même en train de se changer en Tengu.

Le détail des souffrances physiques et psychologiques s’avère un peu lourd (ainsi que la manie obsessionnelle de la hiérarchie, elle-même très japonaise, consistant ici à classer les individus selon leur degré de force et de compétences, notamment les Tengus qui peuvent être de grade 1, grade 2, etc.) mais les pages se succèdent sans déplaisir aucun. L’atmosphère très masculine se voit un peu atténuée dans le tome 2 avec l’arrivée, d’une part, d’un Tengu femelle apparaissant sous les traits d’une préado aux dents pointues, et d’autre part d’une prêtresse shinto prénommée Kyoko, dont l’opulence des formes n’empêche en rien une férocité évidente au combat. Tome 3 à suivre, dans lequel on verra peut-être à quoi ressemble le « Grand Tengu », calamité des calamités jusqu’ici maintenue prisonnière au cœur d’une montagne…

En librairie depuis le 8 juin 2023.