Résumé:
Miroku est devenu un Neet (Not in employment education or training), il a arrêté de se rendre en cours à l’université de même qu’aux petits boulots qu’il avait.
Il n’en parle pas à sa sœur non plus qu’à sa mère. Ces dernières continuent de lui envoyer de l’argent.
Un jour, il est approché par une jeune fille dans une rue sombre. Manifestement honteuse, elle prend ses jambes à son cou.
Miroku la suit et la voit aborder un peu plus tard un homme plus âgé : elle l’invite à aller à l’hôtel.
Le garçon intervient et fait déguerpir le client et la prostituée apeurée.
Alors qu’il se remet dans un café, l’étudiant réfléchit à l’incident, lorsqu’il voit débarquer Hikaru et sa bande. Parmi les amies qui l’accompagnent, Miroku reconnait Risa, le nouveau souffre-douleur de celle qui se révèle une proxénète dans le quartier.
Notre avis :
Adaptation libre du roman de Fedor Dostoïevski Crime et Chatiment écrit en 1866 (ce qui explique le titre de la série) ce nouveau manga édité chez Akata-Delcourt dans la collection Gingko (Dossier A – Heads) nous immerge dans une ambiance sombre, telle l’atmosphère qui entoure Raskolnikov le héros de l’auteur russe.
Un remake moderne, transposé de nos jours au Japon.
Sa problématique n’est pas sans rappeler d’une certaine façon celle de Death Note (Tsugumi Ōba/Takeshi Obata), titre dont la célébrité n’est plus à démontrer et dont les 12 tomes ont révolutionné le manga.
Miroku au prise avec sa conscience, mais stimulée par les propos relayés par la télévision d’un général américain après les dégâts humains causés par un bombardement en Orient (l’accomplissement d’une juste cause peut-elle racheter le sang versé?), en vient à envisager de tuer Miroku.
Y parviendra t-il ? A la fin de ce premier volet, le lecteur effaré par la perfidie de sa cible (Syndrome 1866 est réservé à un public averti) et la bonté manifeste du héros peut en douter.
Si l‘intrigue est très prenante et ne manque pas d’intérêt force est de reconnaitre que le dessin n’est pas à la hauteur de ce à quoi on pourrait s’attendre dans une œuvre publiée en 2007.
Le trait de Naoyuki Ochiai parait simpliste et sa technique assez sommaire, sans qu’on sache si se soit l’effet recherché pour cette relecture d’un classique de la littérature, ce qui est regrettable.
Il serait dommage de se laisser décourager par le graphisme grossier d’autant que le scénario est prometteur.
La série en cours, qui a été très remarquée au Japon, compte déjà six volumes.
En France, Syndrome 1866 (Tsumi to Batsu) est recommandé par la chaine 13ème Rue.
Le tome 2 sortira au mois de mai.