Lorsqu’on découvre cette nouvelle série de la collection « Secrets du Vatican » (dirigée par Jean-Luc Istin), on reste bouche bée devant le dessin incroyable de Paturaud. Il relève encore d’un cran la maîtrise de son dessin découvert dans la série, déjà ésotérique, des Passants du Clair de Lune (Glénat). Un peu plus fin et lissé ici, il réussit très certainement à donner toute sa splendeur aux héros de cette nouvelle série qui sont des femmes. Et quelles femmes ! Formes voluptueuses, regards pénétrants, elles portent bien leur nom de succubes ! Cette force hautement séductrice et érotique que leur apporte le dessin sert donc admirablement bien le scénario de Thomas Mosdi: une société secrète de femmes dont on devine l’origine antique et égyptienne se sert de leurs « pouvoirs » pour contrôler les hommes menant en apparence le monde. Cette première société est combattue par les Fils d’Adam, des hommes qui n’ont de cesse de vouloir repousser les femmes et de détruire ces succubes. Autre élément fait pour nous séduire, l’idée de proposer un récit complet par tome ce qui permet d’éviter de stresser le lecteur tout en développant des éléments nourrissant l’ensemble au fil des albums. Par contre, ce premier tome ne tient pas les promesses entrevues dans son annonce, nous parler de ces femmes qui marquèrent la Révolution française, Olympe de Gouges et Manon Roland. On ne fait que les nommer, les entrevoir au départ pour ls venger par la suite. Dommage, cela aurait été autrement intéressant de faire plus ample connaissance que de les voir disparaître au bout de deux phrases. Un premier album qui privilégie donc un peu trop la forme (ou plutôt les formes) par rapport au fond qui apparaît donc un peu facile. Nul doute que la série connaîtra un franc succès, porté par la somptuosité du dessin et la beauté des héroïnes mais de notre côté, on espère bien que Thomas Mosdi, avec tout le talent qu’on lui connaît, nous épatera aussi scénaristiquement.