Christina Rosmini est une chanteuse talentueuse qui, si elle ne conte pas d’histoires féeriques à proprement parlées, saura vous faire voyager sur les rives ensoleillées des paysages de Méditerranée. Cette Méditerranée est l’invité privilégié de cet album intitulé Sous l’Oranger. Née à Marseille et forte de ses origines espagnoles, corses et italiennes, Christina Rosmini attire l’auditeur dans son univers, dans un périple qui l’emmènera de l’Andalousie à Marseille se prélasser sous des orangers gorgés de soleil. La poésie de la chanteuse s’exprime aussi bien en espagnol qu’en français et n’hésite pas à alterner ces 2 langues au sein du même morceau. Un cosmopolitisme qui symbolise une autre idée de la Méditerranée que celle de certains politiciens.
Forcément, on retrouve ces influences dans la musique où les instruments espagnols occupent une place de choix (guitare flamenca, castagnettes) mais aussi d’autres instruments plus exotiques (cajon d’Amérique du Sud, bendir d’Afrique du Nord).
Christina chante l’amour, l’amour d’une région bien sûre (« De méditerranée ») mais aussi l’amour classique, celui d’une femme qui s’adresse à un homme avec souvent une pointe de mélancolie (« La fiesta del amor » ou encore « La flor de mi alma »). Mais Christina ne se complaît pas dans quelques amourettes et sait aussi affirmer ses fantasmes avec fougue comme le montre « Harem » et son harem regorgeant de mâles esclaves virils. Cette fougue, elle l’exprime aussi dans deux reprises somptueuses. Une magnifique interprétation du Utile de Etienne Roda Gil qui fut à l’origine écrite pour Julien Clerc (le titre prend vraiment une autre dimension avec le timbre rebelle de Christina). Ensuite avec une reprise de Hijo de la Luna de José Maria Cano de Andres qui fut popularisé par Mecano.
Un album de grande qualité porté par des textes subtils et une musique envoutante, de quoi prolonger encore l’été quelques temps.