Nous sommes le 14 Avril 1912 à 23h40 dans l’Atlantique Nord. Le célèbre navire «le Titanic» entre en collision avec un iceberg. Immédiatement, l’eau s’engouffre dans les cales et le bateau prend très vite une gîte inquiétante laissant peu d’espoir sur l’issue Œfinale. À bord, c’est la panique. Seul, ou en coopération avec d’autres membres d’équipage, vous devrez faire preuve d’organisation et d’à-propos, pour tenter de sauver le plus de passagers possible! Le temps presse…

Le titre de ce nouveau jeu de cartes des Éditions Ludonaute parle de lui-même. En effet, il reprend l’histoire du plus célèbre naufrage du monde, celui du Titanic. Vous l’aurez compris à son thème, le but du jeu est de sauver le plus possible de passagers en organisant, au mieux, l’évacuation du paquebot en train de couler. Pour cela, deux notions sont primordiales: «les femmes et les enfants d’abord» et «on ne mélange pas Première et Seconde classe». En termes de jeu, cela signifie qu’il faut tenir compte de plusieurs facteurs pour regrouper les cartes piochées avant de les placer sur un canot de sauvetage.

Dans un mélange efficace des genres, SOS Titanic est un jeu basé sur les règles du «solitaire» agrémentées de variantes originales pour refléter au mieux les circonstances du naufrage. Comme dans le «solitaire», il faut, ici, former des colonnes de cartes numérotées par ordre décroissant, sans mélanger les couleurs indiquant la «classe» des passagers. Les cartes «chaloupes» font office «d’As» puisqu’elles comportent le chiffre «1». Bien entendu, impossible de mélanger les couleurs dans les chaloupes. À cette logique simple s’ajoute l’effet d’inondation des ponts au fur et à mesure du naufrage. En effet, dès que le dernier compartiment d’un pont est totalement inondé, toutes les cartes de ce pont sont mélangées avec celles du pont adjacent (pour simuler l’effet de panique des passagers). Tout le classement des cartes de la colonne est donc immédiatement perdu et doit être repris à zéro. À chaque tour de jeu, il est possible de tirer un certain nombre de cartes passagers (en fonction de l’information indiquée sur la carte «membre d’équipage» utilisée) parmi lesquelles un seul voyageur pourra être placé dans une colonne ou une chaloupe. Les autres étant défaussées (autant de passagers «disparus»). L’autre possibilité est de choisir de jouer une carte «action» qui apporte son lot de renversement de situation en permettant, entres autres, de choisir un passager de la pioche ou d’en sauver un dont la carte a été défaussée. Bref, de quoi varier les possibilités!

Bien que pouvant être joué seul, SOS Titanic devient bien plus intéressant à plusieurs, dans un mode coopératif où les participants essayent de gagner ensemble. Ceci rend le jeu particulièrement adapté pour une utilisation en famille sans frustration de défaite individuelle des enfants, par exemple. Ceci dit, les joueurs avertis ne sont pas oubliés par les règles puisqu’il est possible de s’efforcer d’améliorer un score au fil des parties. Des concours à prévoir, peut-être? En effet, à la fin du jeu, lorsque tout est terminé pour le bateau et ses ultimes occupants, un score est calculé en additionnant la valeur de la plus forte des cartes présente dans chacune des chaloupes, auquel s’ajoutent quelques bonus liés aux cartes (symbole regroupé ou non) et à la page atteinte du livret support.

Concernant ce dernier, il représentant le navire en train de sombrer. Chaque double page indique le temps depuis le début de la catastrophe ainsi que les compartiments encore accessibles. Ce livret sert donc à la fois de «timing» et de décor. Une vraie «immersion» (sans jeu de mot) dans la situation! Une page étant tournée seulement lorsqu’un tirage de cartes «passagers» n’aboutit à aucun sauvetage, difficile de savoir, à l’avance, quand des compartiments seront inondés, par exemple.

Pour conclure, un jeu simple en apparence, aux règles quasi-universelles, qui dissimule une vraie dimension tactique. Le tout agrémenté par soixante visages différents de passagers ainsi que par les images du livret support rappelant, si besoin, que ce naufrage demeure un événement tragique mais historique.