Des pluies de harengs, le fantôme de Fred Astaire, des cailloux qui volent ou encore un homme qui vit dans une boucle temporelle, voici quelques éléments tout à fait normaux de la vie quotidienne des personnages de Somewhere Else.
Délicieusement surréalistes, les petites histoires entremêlées de Pascal Jousselin tissent la trame d’un univers rythmé par le jazz. Confrontés à des éléments que nous trouverions extraordinaires, les héros de Jousselin trouvent au contraire leurs miracles dans des petits riens, dans la magie d’un morceau de musique ou l’excitation d’une rencontre. Habitué aux courts récits surréalistes (voir ses albums précédents chez le même éditeur), Jousselin aime jouer avec le quotidien, lui insufflant une touche de fantastique pour faire ressortir sa beauté (extra)ordinaire. Parfois mélancoliques, ces histoires ne sombrent jamais dans le pathos, mais laissent au contraire une impression de sérénité. Somewhere Else fait partie de ces albums, rares, dont la lecture rend heureux, tout simplement. Il devrait d’ailleurs être remboursé par la Sécurité Sociale au titre d’anti-dépresseur.
A lire, à offrir, à relire et à faire lire.