Dans un XVIe siècle ravagé par les guerres, le capitaine Solomon Kane est une redoutable machine à tuer, aussi brutale qu’efficace. Armé des pistolets qui font sa marque, de sa dague et de sa rapière, lui et ses hommes laissent libre cours à leur soif de sang alors qu’ils combattent au nom de l’Angleterre d’un continent à l’autre. Pourtant, lorsque Kane décide d’attaquer une mystérieuse forteresse quelque part en Afrique du Nord, sa mission va prendre un tournant fatal… Un par un, ses hommes sont décimés par des créatures démoniaques, jusqu’à ce qu’il reste seul face à l’envoyé du diable, venu des profondeurs de l’Enfer pour s’emparer de son âme atrocement corrompue. Kane parvient à s’échapper, mais il sait qu’il doit maintenant se racheter en renonçant à la violence et en se consacrant désormais à une vie de paix et de pureté. Sa nouvelle spiritualité ne tarde pas à être mise à l’épreuve lorsqu’il revient dans une Angleterre dévastée par des hommes diaboliques à la solde d’un être masqué terrifiant, l’Overlord…

Solomon Kane est ce qu’on pourrait appeler un film typique de fantasy. Pour certains, il s’appuiera certainement beaucoup trop sur les clichés du genre et passera au-dessus de leur tête, pour les autres il restera un film de pur divertissement agréable à regarder.

L’histoire
L’ouverture du film est particulièrement réussie avec d’abord, une ambiance chaude et poisseuse (action au Moyen-Orient) puis une ambiance reposante, très calme voire même angoissante avec le monastère anglais.

Solomon Kane est un héros archétypal: solitaire, bourru, peu sociable, violent et damné par le Diable lui-même. Seulement voilà, Solomon Kane est un personnage au fort charisme qui attire les regards même si l’acteur (James Purefoy) n’a pas un jeu des plus naturels. Personnage typique des histoires d’héroïc-fantasy, Solomon est un homme viril dont le corps est couvert de tatouages. Mais malgré ces éléments déjà clichés, son côté mystérieux et la mélancolie générale qui le caractérise en font de lui un personnage attachant.


Je dois saluer la performance physique de Purefoy, car l’acteur s’est complètement impliqué dans son rôle. Bassett a mis un point d’honneur à ce que le film soit le plus réaliste possible et c’est pourquoi Purefoy a appris à monter à cheval et à se battre. Il a lui-même réalisé les séquences à l’épée ce qui est visible à l’écran. Les nombreuses séquences sous la neige ou sous la pluie (réelle) suggèrent un tournage plutôt difficile pour les acteurs.

L’intrigue en elle-même est très simple: devenu un homme de paix, Solomon erre sur les routes à la recherche d’une nouvelle vie. Sauvé de brigands par une famille en partance pour le Nouveau Monde, il voyage à leur côté jusqu’à ce la fille du patriarche soit enlevée par des hommes démoniaques. Notre preux héros promet au père de rapporter sa fille vivante. S’ensuit alors une quête semée d’embûches qui verra Solomon obliger à se battre de nouveau. L’intrigue n’a certes rien d’originale, mais elle est dynamique et pleine de rebondissements ce qui fait fonctionner correctement le film. L’ensemble est grandement manichéen et les clichés ne s’arrêtent pas uniquement au protagoniste, mais aussi aux dialogues qui, je dois l’avouer, sont quand même abusés; certaines répliques ont déjà été entendues des centaines de fois! La fin est une happy-end complètement attendue et peu crédible, mais en même temps on s’en fiche un peu: c’est la fin!

Malachi, le méchant du film, possède un physique plutôt original. Je m’attendais à un monstre démoniaque au physique démesuré (oui, il est également présent, mais ce n’est pas le méchant principal…) alors qu’en fait il semble posséder une véritable identité. Dommage que les inscriptions sur son visage ne nous soient absolument pas expliquées. Son apparition finale n’est ni trop longue ni trop courte.


J’ai trouvé la bande-son particulièrement réussie avec un véritable sens de l’épique: on est vraiment plongé dans une épopée fantastico-médiévale grâce aux mélodies de Klaus Badelt.

La réalisation
Le film mérite au moins d’être vu pour la magnifique réalisation de Bassett. Les décors sont sublimes et les costumes de l’époque ont été brillamment réalisés, ce qui nous plonge entièrement dans cette période médiévale.


Les différentes atmosphères du film sont de toute beauté; entre les paysages enneigés, les châteaux, les routes boueuses, les petites chaumières sous le soleil… La séquence dans le cimetière abandonné est l’une des plus belles.


Sans être exceptionnels (on est loin du Seigneur des Anneaux), les combats sont bien menés et plutôt intensifs.

CONCLUSION
Solomon Kane est un film divertissant qui met parfaitement en images l’univers (au sens large) de la fantasy. Cependant, ne vous attendez pas à un film très réfléchi et très original: ce n’est pas du tout le cas. Il vous permettra uniquement de vous évader pendant 1h44.