En 2039, le monde est divisé en deux hypersystèmes informatiques : World Losis et Univers Un. De plus en plus de personnes sont atteintes d’un des deux syndromes psychiatriques, soleil chaud ou poisson des profondeurs, liés à la recherche du réel ou à l’enfoncement dans le virtuel. Alors que les deux systèmes informatiques vont s’affronter, et que les deux supermultinationales, Dunn et Lunar doivent fusionner, les complots se multiplient. Le président Gvör est menacé, la secrétaire d’état Claude Atoll est prise malgré elle dans le complot, et Yan Nak, brillant scénariste de la société Fêtes et Territoires se retrouve confrontés à ses propres histoires se matérialisant.
 
Vous n’avez pas compris grand-chose au résumé ci-dessus ? C’est normal. Michl Jeury cherche, avec ce roman, à nous plonger dans un univers digne de Philip K. Dick, dans lequel nous devons être aussi déroutés que ses personnages. Pour cela, il commence par noyer le lecteur sous une masse de noms propres, mais aussi de vocabulaire, technique ou populaire, de l’avenir mais qui nous est inconnu et qu’il n’explique pas. Par la suite, fantasme et réalités se mêlent en imbroglio dans lequel il est difficile de se repérer, notamment parce que les personnages présentent l’un ou l’autre syndrome précité.
 
L’effet recherché est parfaitement rendu, l’histoire proprement digne de K. Dick, et on se laisse porter avec délice sur ce flot tumultueux, balloté de droite et de gauche sans savoir où l’on va. Soleil Chaud, poisson des profondeurs n’est sans doute pas un livre facile, pas celui par lequel il faut s’initier à la SF en tout cas, mais il ravira tous les amateurs de K. Dick et autres récits sous LSD.