La jaquette est trompeuse : nulle trace ici d’un néo-Chaperon rouge paré à dégommer le loup ! Dans SL8N8 (titre original de ce film des Pays-Bas, prononçable uniquement si vous êtes néerlandophone), une bande de jeunes se retrouvent coincés au fond d’une mine abandonnée où rôde l’esprit d’un tueur d’enfants mort aux 19ème siècle…
Dans les années 1980, le cinéma d’épouvante hollandais a connu quelques succès dus, notamment, au réalisateur Dick Maas. Énorme carton au pays des tulipes, L’Ascenseur obtint ainsi le Grand Prix du Festival d’Avoriaz en 1984 (« Par pitié, prenez l’escalier ! », criait l’affiche), avant d’être remaké par Hollywood et par l’auteur lui-même il n’y a pas très longtemps (L’Ascenseur (niveau 2), 2001, avec Naomi Watts). Maas fut aussi l’heureux réalisateur du fameux Amsterdamned (1988), souvent diffusé à la télé, où un tueur en série et en tenue de plongée fait des siennes dans les canaux. Le film met judicieusement à profit la topographie et l’ambiance particulières de la capitale hollandaise.
Un compliment qu’on ne peut pas faire à Slaughter Night : comme l’invite à penser le tout petit pitch (un pitchounet !) énoncé plus haut, pas grand chose — si ce n’est un prologue campagnard et les dialogues dans la langue de Paul Verhoeven — ne distingue ce teen movie des nombreuses série B américaines qu’il prend comme modèles. Un peu comme les deux Cold Prey, slashers norvégiens, ou The Drowning Ghost, leur équivalent suédois. Les personnages font joyeusement les cons avant d’être couiqués un à un au détour des couloirs de la mine… Heureusement les auteurs se fendent d’une idée de scénario qui donne un peu de peps à l’entreprise (le tueur ectoplasmique possède qui il veut et passe d’un corps à un autre, un peu comme l’alien de Hidden de Jack Sholder), et le film est pimenté par des péripéties gore très attrayantes, telle cette séquence où la spirite de la bande, investie par l’esprit diabolique, arrache de bonnes morses (comme on dit en Suisse) du bras et de la guibolle d’un de ses amis…
Pas si mal, allez, en guise de hors d’œuvre pour débuter une soirée de l’horreur entre amis !
Image : 1.85, 16/9 compatible 4/3
Son : version originale néerlandaise et version française, 2.0 et 5.1
Sous-titrage : français (optionnel, avec plein de fautes d’orthographe ! Et curieusement, le traducteur a cru opportun de sous-titrer aussi les quelques répliques en français du film avec des expressions synonymes ! Ainsi, dans la v.o., « Allez-y » devient « Entrez » dans les sous-titres ! Allez comprendre…)
Bonus : Making of (25′), bêtisier (5′), bandes annonces.