Ellison Oswalt est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.

Certainement la critique la plus facile à faire jusqu’à ce jour au vu de la NULLITE de ce film. Ne vous inquiétez donc pas. Contrairement à ce que dit l’affiche, « si vous le voyez, vous pourrez TOUT A FAIT lui échapper ».

D’abord, si vous vous attendez à quelque chose d’original, laissez tomber, car Sinister est un mélange indigeste entre Saw, L’échine du diable, The Children et Boogeyman. Et indigeste est un bien faible mot, car le réalisateur reprend notamment les mêmes maquillages des enfants que pour L’échine du diable ou encore les mêmes effets de peur que dans Boogeyman. Arrêtons aussi de montrer des enfants morts faire « chut »; déjà vu des millions de fois ! The Children avait tenté la mise en avant d’enfants bizarres et pour l’instant, personne n’a réussi a gérer correctement… des enfants bizarres.

Présenté comme un thriller d’épouvante, Sinister est en fait un petit film pour grand-mère où, après avoir compris tout le film au bout de 10 minutes, on a très envie de dormir. Oh attention, une porte grince ! Oh un objet tombe du plafond ! Oh j’entends du bruit à l’étage et je-monte-à l’étage-même-si-peut-être-un-psychopathe-m’attend !! On n’est jamais ni dans un thriller psychologique ni dans un vrai film d’épouvante où on serait pris en traître par le réalisateur en se disant soudain qu’on s’est fait avoir.

Notre écrivain héros est habitué des cas de meurtres violents puisqu’il a basé sa carrière là-dessus, mais cette fois-ci les films qu’il visionne (trouvés dans le grenier) lui sont insoutenables. Cette fois-ci, monsieur est plus sensible et se met à boire à cause des meurtres filmés en live qu’il visionne. Comment cela peut-il être crédible ? Au lieu d’évoluer au cours de l’intrigue, le personnage évolue au début pour rester jusqu’à la fin dans le même état.

La construction scénaristique de ce film est à vomir avec des explications vaseuses de démon païen se nourrissant d’enfants. Après avoir fait une recherche, le fameux Bagul n’existe dans aucune mythologie et a complètement été inventé pour le film. Les mythes sont remplis de créatures démoniaques et autres entités perverses ; pourquoi ne pas s’être basée sur choses existantes ? Jouer avec les mythes; les croyances païennes ? Non ! Inventons plutôt autre chose pour que jusqu’au bout rien ne tienne la route! Enfin, inventons… Reprenons surtout la figure du boogie-man avec un masque sans bouche fait avec de la peinture pour enfants.

Le pire vient sans conteste des films visionnés par Ellison. L’écrivain regarde ces films tranquillement et le réalisateur nous propose quarante fois des gros plans. Puis, soudain, lorsqu’Ellison comprend peu à peu ce qu’il se passe, le boogeyman apparaît sur TOUTES les vidéos. Oh, mais n’a-t-on pas fait quarante gros plans sur les vidéos et il n’y avait PERSONNE ?! Alors c’est sûr, cela demande de la structuration, de la réflexion et de l’inventivité pour écrire un film d’horreur maintenant. Mais bon, apparemment Scott Derrickson ne sait pas bien faire ça… (c’est aussi le réalisateur du film Le Jour où la Terre s’arrêta...).

La résolution arrive comme par magie avec une explication bidon et complètement vaseuse. On ne comprend rien aux changements de comportement des enfants, à l’origine de cette créature, au pourquoi du comment, mais attention regardez… l’enfant nous fait « chut », c’est donc que tout ça est un super-gros-secret-incroyable et que nous, pauvres mortels spectateurs, ni réalisateurs ni scénaristes, nous n’avons rien compris… Et n’est-ce pas le but de ce film ? Nous faire croire qu’il est compliqué à comprendre ; à cerner ; à déchiffrer, alors que si l’on gratte un peu, on trouve juste de la vase.

Le montage est catastrophique avec des scènes répétées dans les moindres détails ; des sortes d’accélérations ridicules lorsqu’Ellison insère les pellicules dans la vieille caméra. Un effet visuel sans intérêt qui se croit fin.

La musique insupportable jusqu’au bout, desservant complètement l’histoire. Le réalisateur pense jouer avec les nerfs des spectateurs, mais n’utiliser que des cris, des grincements de portes, des bruits de pas et de respirations, cela ne fait plus peur à personne. Cette vieille recette-cliché n’améliore pas le film.

CONCLUSION

Sinister est un film affligeant; limite comique par les clichés qu’il utilise. Aucune créativité, aucune imagination ni visuelle ni scénaristique. A éviter absolument ! Ah si… L’affiche est très jolie…

Sortie le 7 novembre. La bande annonce est visible ici.